Accueil Les assistants vocaux, le futur de la relation client

Les assistants vocaux, le futur de la relation client

Dans le sillage des chatbots sur le Web et des voicebots sur smartphone, les assistants vocaux opérés via des enceintes connectées semblent être la prochaine étape d’une relation client pilotée par l’intelligence artificielle.

> L’assistant vocal intelligent d’Amazon, Alexa, planifie automatiquement des rendez-vous en se basant sur les créneaux disponibles dans l’agenda de l’utilisateur et celui de son invité.

Les mobinautes sont sans doute nombreux en France à avoir déjà dialogué avec Google Assistant ou avec Siri, l’assistant intelligent d’Apple. Depuis août dernier, Google commercialise par ailleurs dans l’Hexagone son enceinte connectée Google Home tandis qu’ Alexa, qui est notamment la voix des enceintes Echo d’Amazon, est disponible en France depuis juin. HomePod, l’enceinte d’Apple, suit dans la foulée.

Si le potentiel des Google Assistant/Google Home et autres Alexa/Echo semble considérable, le marché français est encore balbutiant. La commercialisation des premières enceintes Google Home date de moins d’un an et les précurseurs comme Oui.sncf et Adecco avec son bot Aloha sont d’abord passés par la case chatbot ou voicebot sur smartphone afin de valider la technologie et son intérêt pour le consommateur.

Monoprix et Aareon se sont lancés

C’est face au constat que 91 % de ses clients faisaient une liste de courses, souvent sur leur smartphone (30 % des listes), que l’enseigne Monoprix a lancé fin 2017 la liste de courses intelligente, accessible sur Google Assistant et Google Home. Pour la démarrer, le client n’a qu’à dire à l’assistant Google “Ok Google. Parler avec Monoprix” et à dicter sa liste, indiquer les produits à ajouter ou à supprimer… Une fois la liste validée, il finalise et règle son panier de courses sur le site web de l’enseigne.

Pour créer cette liste de courses, Monoprix a développé une intelligence conversationnelle personnalisée dotée d’algorithmes de recommandation et d’interprétation, capable de faire des suggestions selon les produits récemment ajoutés et de retrouver les marques préférées du client tout en incarnant par son vocabulaire et ses traits d’esprit la personnalité de la marque.

Les applications potentielles des assistant vocaux sur enceintes connectées sont légion. Dans le domaine de l’habitat social, la société française Aareon, spécialisée dans les solutions digitales appliquées à la gestion immobilière, les expérimente auprès des bailleurs pour traiter les demandes des locataires. L’idée d’Aareon est de faire de cette technologie un concierge virtuel multi-utilisateur à la fois individuel pour chaque locataire et collectif pour les halls d’entrée d’immeubles.

 


Assistants virtuels : + 278 % sur un an

Selon le cabinet d’études spécialisé Strategy Analytics, 9,2 millions d’enceintes connectées ont été vendues pendant le 1er trimestre 2018, soit une envolée de 278 % sur un an !


Amazon a vendu 4 millions de ses Echo, activées par Alexa, soit une part de marché de 43,6%.

Google a vendu quelque 2,4 millions de ses Home, soit 26,5 % du marché mondial.

Les petits nouveaux connaissent une montée en puissance rapide, comme l’américain Apple dont le Homepod est sorti seulement en février, ou les chinois Alibaba et Xiaomi sur leur marché national.

Alibaba se place en troisième position avec 7,6 % de parts de marché, suivi par Apple à 6 % et Xiaomi à 2,4 %.

 


Keecker et Snips vont plus loin que Google Assistant

Depuis sa création en 2012, la startup française Keecker a levé la somme de 8 millions de dollars pour développer et commercialiser son robot multimédia à commande vocale. Il intègre à la fois l’assistant Google et la plateforme d’intelligence artificielle open source embarquée de la startup française Snips qui permet de greffer un assistant vocal sur n’importe quel objet connecté. “Privacy by design”, la solution Snips n’a pas besoin d’une connexion Internet pour fonctionner.

« Nous utilisons le kit de développement logiciel de Snips pour les commandes non prises en charge par Google Assistant comme par exemple “va dans la cuisine” ou “projette un film sur le mur”», explique Cyril Lugan, ingénieur chez Keecker. Bien que plus encombrant qu’une enceinte connectée, le robot Keecker a cet avantage de pouvoir se déplacer partout dans la maison. Keecker peut aussi être le support de multiples applications BtoC dans les hôtels, les hôpitaux, les maisons de retraite ou encore les secteurs de l’éducation et du retail.