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Cloud, IA et partenaires, les 3 étages de la fusée Microsoft

Satya Nadella
Satya Nadella, patron de Microsoft

Satya Nadella, CEO de Microsoft, lors d’Inspire 2018

« Il est fascinant de voir les nouvelles charges de travail qui arrivent et tirent les offres telles qu’Azure Stack, Azure Sphere, Azure IoT. »

 

Guidé par Satya Nadella, Microsoft a su se réinventer en quelques années en un acteur incontournable du Cloud. Une course à la croissance est désormais engagée avec Amazon pour devenir le leader du marché. L’éditeur garde quelques atouts dans sa manche.

C’est à Las Vegas que Microsoft a réuni ses troupes cet été à l’occasion de sa méga conférence utilisateur Inspire (ex-WPC). 17 000 développeurs, clients et partenaires venus de 130 pays ont convergé vers la ville afin de découvrir les prochaines nouveautés produits du numéro 1 mondial du logiciel, mais aussi prendre connaissance de sa stratégie d’entreprise.

Avec une croissance de 23 % au quatrième trimestre fiscal, le Cloud est et restera la locomotive de Microsoft à court et moyen terme. La croissance soutenue de son activité “Intelligent Cloud” est telle (celle-ci pèse déjà 9,6 milliards de dollars) qu’elle devrait dépasser le pôle “Productivity and Business Processes” qui regroupe Microsoft Office / LinkedIn et les gammes Dynamics dès le prochain trimestre. A terme, c’est l’activité “More Personal Computing” qui réunit Windows, Surface, les jeux et Bing qui pourrait bien être devancée à son tour en dépit d’une croissance de 17 %. Le pari du virage vers le Cloud est d’ores et déjà gagné pour Satya Nadella même si la couronne de numéro 1 mondial du Cloud lui échappe encore. Son grand rival AWS publiait quelques jours plus tard une croissance de près 49 % au dernier trimestre, soit un chiffre d’affaires de 6,11 milliards de dollars pour ce seul trimestre.

Microsoft Azure, la priorité n° 1 de l’éditeur en 2018

Dans son discours à Las Vegas, Satya Nadella a longuement évoqué ce qui constitue sa priorité numéro 1 : le Cloud. « J’étais ici aux premiers jours d’Azure et quand je vois ce qui a été accompli jusqu’à aujourd’hui, cela m’époustoufle. Azure compte aujourd’hui 54 régions géographiques et, comme vous le savez, nous comptons plusieurs datacenters dans chaque région. Les liens réseaux qui relient ces datacenters représentent la distance de trois allers retours terre – lune, c’est fou ! » Evoquant le projet Natick de datacenter sous-marin, Satya Nadella a souligné que Microsoft savait désormais déployer un datacenter en 90 jours afin de couvrir les besoins des 80 % de la population mondiale qui habitent au bord d’un océan.

Plus terre à terre, le CEO a rappelé quelques grands partenariats noués par Microsoft ces dernières semaines. Ainsi, la première entreprise au monde en nombre de salariés, Wal-Mart, sans doute peu encline à confier son informatique à son ennemi mortel Amazon, s’est tournée vers Microsoft à la fois pour migrer son IT vers Azure, mais aussi vers Microsoft 365 et Dynamics 365. Microsoft a clairement un boulevard dans le secteur du retail face à Amazon mais aussi Google qui capte déjà les budgets publicitaires des distributeurs. Autre priorité abordée par Satya Nadella, l’industrie lourde ! Le patron de Microsoft a donné l’exemple de la compagnie pétrolière Chevron et son besoin de puissance de calcul dans les coins les plus reculés de la planète, ou encore de Vulcan Steel, un sidérurgiste qui veut généraliser l’usage de la vidéo couplée à l’intelligence artificielle pour s’assurer que ses procédures de sécurité sont bien observées. Preuve de l’intérêt porté par Microsoft à l’IoT, Satya Nadella a voulu mettre en avant une annonce réalisée quelques semaines plus tôt, lors de la RSA Conference, celle d’Azure Sphere.

Avec Azure Sphere, Microsoft apporte une solution hardware au manque de sécurité des objets connectés. Un moyen radical pour alimenter Microsoft Azure de données IoT en toute sécurité.

Il s’agit d’une puce de sécurité, un microcontrôleur dédié dont la vocation est de sécuriser l’internet des objets. Installée dans les objets connectés des plus divers (Satya Nadella a évoqué des thermostats, des frigos ou fours à micro-ondes connectés), cette puce va sécuriser les échanges de données de ces objets à destination d’Azure. Cette puce met en oeuvre un OS spécifique, Azure OS, qui s’appuie sur un noyau Linux sécurisé.

Des annonces tous azimuts autour du Cloud

Le Cloud fut au centre de la grande majorité des annonces lors de cet événement. Microsoft a dévoilé un benchmark de sa solution Azure SQL Data Warehouse où la base de données s’est montrée 67 % plus rapide que sa rivale Amazon Redshift. Dans ce domaine de la Business Intelligence, Microsoft milite pour la réunification entre les outils Self-Service BI comme Power BI et le décisionnel d’entreprise porté par Azure Data Lake Storage Gen2. Depuis Power BI, les analystes pourront exploiter les données enrichies par les Data Scientists au moyen de leurs outils, qu’il s’agisse d’Azure Data Factory, Azure Databricks ou Azure Machine Learning.

Côté utilisateur final, Microsoft 365 a bénéficié de multiples enrichissements, notamment avec l’arrivée de Teams, la plateforme Microsoft calquée sur Slack.

Teams fait son arrivée dans l’écosystème Microsoft 365, donnant un coup de jeune aux solutions de collaboration Microsoft.

Il devient possible d’organiser des événements vidéo en direct sur Microsoft 365. De même, la solution “Workplace Analytics” permet de diffuser des graphes sur la plateforme collaborative Microsoft et ainsi susciter la collaboration autour des données de l’entreprise, un tableau blanc en ligne venant satisfaire les collaborateurs les plus créatifs.

Les architectes auront noté la disponibilité effective d’Azure Virtual WAN et d’Azure Firewall tandis que Microsoft propose l’Azure Data Box Disk, un NAS transportable et chiffré d’une capacité de 100 To qui va faciliter le transfert des données vers Azure.

Une composante Partenaires à amplifier

Si Microsoft pousse fort sur le Cloud, l’éditeur n’en oublie pas moins l’importance de son réseau partenaires. Ceux-ci représenteraient un chiffre d’affaires de plus de 5 milliards de dollars en ventes croisées d’après un chiffre donné par l’éditeur. Microsoft a d’ailleurs profité de l’événement pour procéder au lancement officiel du programme partenaires “Azure Expert Managed Provider”. Ce programme vient compléter par le haut une offre partenaires Cloud qui compte déjà plus de 72 000 partenaires dans le monde et qui s’accroît au rythme de 7 000 nouveaux partenaires par mois.

Si Microsoft a résolument opéré sa mutation vers le Cloud, l’éditeur n’en oublie pas moins ses partenaires dont le réseau représente une pierre angulaire de sa stratégie de conquête des entreprises.

Microsoft Dynamics 365 bénéficie elle aussi d’une stratégie de soutien active de son écosystème. Microsoft a annoncé son intention d’améliorer son programme de ventes croisées avec ses ISV. AppSource, la place de marché pour les applications spécifiques compte plusieurs millions d’utilisateurs par mois et Microsoft compte renforcer le support des applications métiers avec notamment une extension de son Common Data Model dans le domaine de la santé. Comme plusieurs éditeurs d’ERP du marché, Microsoft commence à introduire de l’intelligence artificielle dans les processus. Une démonstration de Microsoft Dynamics 365 AI for Sales a été dévoilée lors de d’Inspire 2018, l’intelligence artificielle livrant des conseils aux commerciaux quant à leurs prospects afin de maximiser leurs ventes. Satya Nadella a précisé : « Nous allons infuser l’IA dans tout. Il s’agira d’avoir des capacités de perception, de compréhension du langage naturel et d’autonomie que nous allons intégrer aux applications afin d’aller plus loin. »

Eneric Lopez, Director of Program Management Innovation/Startups/ Developers, rappelle les technologies d’IA infusées déjà dans de nombreuses solutions. Il cite PowerPoint et ses capacités de traduction en instantané. Mais encore Office 365, et sa base de connaissances (Microsoft Graph) contenant l’ensemble des activités des utilisateurs de l’entreprise. Interrogé, analysé, ce “Graph” permet par exemple de mieux gérer l’emploi du temps des collaborateurs.