Accueil Confidentialité des données Données personnelles : l’UFC saisit la Cnil sur l’application de rencontres

Données personnelles : l’UFC saisit la Cnil sur l’application de rencontres

Alors que Věra Jourová, commissaire européenne en charge de la justice, a annoncé le feu vert donné par le Collège des Commissaires européens à l’accord politique, dit « EU/US Privacy Shield », négocié avec les Etats-Unis afin d’encadrer les transferts de données à caractères personnel entre l’UE et les Etats-Unis, l’UFC-Que Choisir s’est inquiétée hier, mardi 2 février, de
l’utilisation des données personnelles par l’application de rencontres en
ligne française Happn, et a annoncé avoir saisi la Commission nationale
informatique et liberté (Cnil).

>>> Lire notre article : Du Safe Harbor au « Privacy Shield » : de réels progrès ou « blanc bonnet, bonnet blanc »?

L’association de défense des consommateurs s’appuie sur une analyse
technique réalisée par ses homologues norvégiens du Forbrukerradet, qui
« souligne de possibles transferts de données réalisées par la société Happn
vers des entreprises tierces, d’origine américaine« , selon un communiqué.
Or depuis l’annulation du Safe Harbor, accord qui encadrait les échanges de
données personnelles entre les Etats-Unis et l’Union européenne, le transfert
de données personnelles n’est plus autorisé, sauf dans la cadre d’un
encadrement spécifique par les Cnil européennes et limité au 31 janvier 2015.

La loi française Informatique et Libertés donne aux utilisateurs la
possibilité de supprimer toutes les données d’utilisation, y compris des
cookies posés dans un smartphone par une application et qui peuvent concerner
la géolocalisation.
Mais l’étude menée par l’organisme de défense des consommateurs norvégiens
en décembre 2015 « démontrerait que même après la suppression de l’application,
subsisterait un cookie communiquant avec les serveurs de la société Happn« ,
souligne l’UFC qui se demande quelles données continuent à être transmises et
si l’utilisateur continue à être tracé.
La Cnil a déjà épinglé des sites de rencontres. Elle a mis en demeure huit
sites en juillet dernier pour des manquements concernant la protection des
informations sensibles fournies par leurs clients.

 

Auteur : Juliette Paoli avec AFP