Le développement rapide de l’intelligence artificielle entraîne une augmentation de la demande de métaux comme le cuivre. Cette forte demande liée au développement des datacenters enclenche un risque d’instabilité financière et des tensions géopolitiques, prévient la Banque de France.
“À titre d’exemple, le centre de données de Microsoft à Chicago a nécessité 2 177 tonnes de cuivre pour sa construction. L’entreprise minière BHP a estimé qu’au niveau mondial la demande annuelle de cuivre des centres de données dédiés à l’IA devrait être multipliée par 6 et atteindre 3 millions de tonnes à l’horizon 2050, soit environ 9 % de la demande globale en 2050, contre 500 000 tonnes en 2024 (BHP, 2024)“, souligne la Banque de France.
Zones politiquement instables, fonds spéculatifs…
De telles évolutions pourraient très rapidement engendrer tensions et chocs. Le cuivre est souvent extrait de zones politiquement instables, et les pays fabricants d’IA visent à sécuriser les approvisionnements et à s’assurer une souveraineté dans l’IA.
Par ailleurs, cette forte demande peut devenir catastrophique pour l’économie et la stabilité mondiale. Le déploiement de l’IA entraîne également une demande en électricité liée à la création des centres de données. “D’ici 2030, la consommation électrique de l’intelligence artificielle représenterait 3 à 4 % de la demande mondiale“.
Cette forte demande attire naturellement les fonds d’investissement spéculatifs. “De fait, les prix du cuivre ont connu une hausse de 5 % sur l’année 2024 en lien avec ces positionnements“, explique l’institution. La dépendance aux ressources critiques accélère ainsi la compétition tendue entre les États-Unis, la Chine et l’UE, avec des conséquences sur le secteur du numérique, notamment avec une hausse des coûts possibles et une nécessaire réinvention de modèles liant performances et sobriété.