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Cybermenaces : la sécurisation des résultats de la présidentielle, une priorité pour le ministre de l’Intérieur

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La « sécurisation des résultats » de la présidentielle face aux cybermenaces est une « priorité nationale« , a déclaré le ministre de l’Intérieur, Matthias Fekl, lors d’une réunion mercredi 5 avril avec le corps préfectoral.

« L’annonce des résultats aux soirs des premier et second tours du scrutin présidentiel constitue un moment prisé par tous ceux qui chercheraient à obtenir une emprise sur la Nation« , a affirmé le ministre à 18 jours d’une élection marquée par le risque de cybertattaques. « On ne peut pas faire comme si cela pouvait arriver aux autres, et pas à nous. Il faut prendre les menaces très au sérieux. C’est ce que nous faisons« , a-t-il complété. M. Fekl a rappelé les efforts mis en œuvre « pour réduire drastiquement nos vulnérabilités » et garantir la sécurité du processus de remontée des résultats via le « système d’information élections« .

Ce plan de sécurisation du système informatique a été mis en œuvre. « Il est « isolé » de tout contact avec Internet et seul un fonctionnaire habilité pourra utiliser ce réseau« , avait indiqué auparavant à l’AFP une source au secrétariat général du ministère de l’Intérieur. Les menaces sur la remontée informatique des résultats font peser un « risque réputationnel » susceptible de créer un « doute dans l’esprit de l’électeur« , avait précisé la source. Celle-ci a cependant souligné que cela ne pouvait affecter la sincérité du scrutin puisque « de l’urne jusqu’au conseil constitutionnel, on est sur une procédure papier avec des procès verbaux« .

Rappelons qu’à la mi-mars, pour les élections législatives de juin, le vote électronique pour les Français de l’étranger a été annulé par le gouvernement, le système ayant été jugé pas assez sûr.

Des cyberattaques à la cyberpropagande

Si les cyberattaques sont un point de vigilance sur les systèmes informatiques, la propagation de fausses information sur Internet en est un autre, que relèvent les éditeurs de sécurité. « Les équipes d’analystes de FireEye iSIGHT ont identifié de l’activité sur les réseaux sociaux que nous suspectons soutenue par la Russie en support de candidats d’extrême droite dans la perspective des élections nationales en France« , affirme David Grout, Director Technical – PreSales, South EMEA de l’éditeur de sécurité FireEye. Il s’agit de la propagation d’opinions hostiles à l’Union Européenne et à l’Otan, ou de fausses informations sur de prétendus crimes d’immigrants sur des comptes de réseaux sociaux. « Certains d’entre eux » sont  « liés à des activités de cybermenace qui se sont produites en prélude aux élections présidentielles américaines en 2016« , ajoute-t-il. Le responsable relève également que « des comptes de médias sociaux ayant précédemment promu des activités liées à des cyber menaces avant les élections américaines » ont promu des « messages anti-Macron, y compris des articles diffamatoires publiés par le média Spoutnik soutenu par le gouvernement russe« . L’entreprise parle également de « trolls suspectés d’être pro russes » retweetant les annonces de Wikileaks sur la supposée tentative d’influence de la CIA, via l’Australie, le Royaume Uni, le Canada et la Nouvelle Zélande, sur les élections présidentielles françaises en 2012. Filip Chytrý, expert sécurité & manager Threat Intelligence chez Avast, relève lui aussi que le risque de campagnes d’influence est « sérieux et doit impérativement être considéré. Le piratage d’emails et la divulgation d’informations compromettantes ou fabriquées de toute pièce, que ce soit pour favoriser un candidat ou détruire la réputation d’un autre, peuvent en effet jouer un rôle décisif sur le choix des votants ».

Aux Etats-Unis, les réseaux ont pris tout récemment les devants. Google a lancé le fact-checking sur son moteur de recherche, nouvel outil dans son combat contre les fausses informations. Dès l’affichage des résultats d’une recherche, l’internaute peut voir si une information a été vérifiée et son degré de fiabilité. Le système est restreint aux titres de certaines informations qui ont fait l’objet de vérification par des sites spécialisés comme Snopes et PolitiFact, ou par les équipes de fact-checking de médias généralistes comme le Washington Post. Quant à Facebook, il a annoncé la mise en ligne d’un petit guide accessible depuis les fils d’actualité des utilisateurs pour « repérer une fausse information ».

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Auteur : La Rédaction avec AFP