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Channel : 5 tendances clés pour 2024

Stéphane Arnaudo
Stéphane Arnaudo, Channel Sales Director South Europe, Benelux and Nordics chez Veritas Technologies

AVIS D’EXPERT – Pour de nombreux revendeurs et intégrateurs en France, le mois de décembre est la période idéale pour faire le bilan de l’année écoulée – apprécier les succès, les axes d’amélioration, et pour prévoir les grandes étapes de 2024. Stéphane Arnaudo, Channel Sales Director South Europe, Benelux and Nordics chez Veritas Technologies, en voit 5.

 

1 – Le rapatriement des données stockées dans le Cloud va créer de belles opportunités

Le Cloud n’est pas près de disparaître, surtout quand on sait qu’une grande majorité des données y sont stockées à ce jour. Pourtant, malgré tous ses avantages, il n’est pas une solution miracle pour toutes les entreprises. À cause de problèmes de rentabilité engendrés par certains types d’applications et de données hébergées, les entreprises qui ont migré toutes leurs données dans le Cloud, font parfois machine arrière et rapatrient certaines d’entre elles sur site. Même les entreprises Cloud natives complètent leur infrastructure Cloud en déplaçant certaines données vers de nouvelles ressources et de stockage sur site. Ainsi, selon certaines prévisions, 80 % des entreprises rapatrieront au moins une partie de leurs données l’année prochaine ; ce qui créerait une opportunité en or pour tous les acteurs du secteur.
En effet, les revendeurs pourraient accompagner ces entreprises dans la mise en place d’infrastructures matérielles et les logiciels nécessaires à la construction de leurs datacenters.
Pour les intégrateurs, leurs clients – aussi bien ceux qui ont migré vers le Cloud que les Cloud natives – auront besoin d’être guidés lors des phases d’intégrations au sein des infrastructures, toujours plus hybrides.
Quant aux MSP, ils pourront soutenir les entreprises en manque de ressources humaines internes dédiées : si certaines ont pu positionner leurs équipes sur de nouveaux projets en tension, d’autres n’en ont jamais eu. Dans les deux cas, « le manque de bras » peut être compensé par les MSP.

2 – Posséder des écosystèmes résilients aidera les intégrateurs dans la lutte contre les cybermenaces

Aujourd’hui, les ransomwares sont devenus l’un des outils principaux des cybercriminels, et ce changement de paradigme a brouillé la frontière entre la cybersécurité et la protection des données. Pour aider les entreprises à être plus cyber-résilientes, les acteurs de la cybersécurité et de la protection des données tentent d’unir leurs forces pour créer des écosystèmes plus sûrs. Pour les tester, certains éditeurs n’hésitent pas à les soumettre à des cyberattaques en conditions réelles dans le cadre de tests en laboratoire isolé. En obtenant des certifications – gages de leur réussite aux tests – ces solutions combinées prouvent qu’elles protègent les données, détectent les menaces et permettent une récupération rapide. En 2024, cette évolution permettra aux intégrateurs de se concentrer davantage sur la vente de solutions complètes de cyber-résilience, plutôt que sur l’intégration en elle-même.

3 – IA générative : la nouvelle législation autour de la conformité des données à l’origine d’une forte demande de la part des entreprises

Malgré tous ses bénéfices, l’IA générative comporte des risques importants à prendre en compte – et la confidentialité des données en fait partie. À l’heure actuelle, les législateurs nationaux et internationaux s’appuient sur les lois existantes et tentent de les faire correspondre (au mieux) aux enjeux actuels de l’IA générative. Toutefois, pour anticiper les évolutions technologiques à venir, une législation spécifique à cette technologie devrait voir le jour dans les mois à venir. Avec sa démocratisation et les différentes situations (plus ou moins) problématiques qu’elle va générer, les entreprises auront besoin d’aide et se tourneront vers les professionnels du channel.

L’année prochaine, les spécialistes channel devront aider les entreprises à mettre en œuvre des outils de conformité et de gouvernance des données dédiés pour répondre à ces enjeux, ou encore à changer leurs outils d’IA générative gratuits pour des plateformes d’IA plus robustes dotées de mesures protégeant la confidentialité des données. Là encore, la pénurie de talents IT poussera les entreprises à se tourner vers leurs partenaires channel pour mener à bien cette transition.

4 – Le « one in, one out » gagnera du terrain

Si des études montrent que les entreprises disposent d’en moyenne de 60 à 80 solutions distinctes dédiées à la sécurité, certaines entreprises atteignent même les 140. Bien que les professionnels du channel aient admirablement intégré un grand nombre d’outils pour leurs clients, la réalité est que les entreprises n’ont plus la bande passante nécessaire pour en gérer davantage. En 2024, lorsqu’une entreprise atteindra sa capacité maximale, elle devra faire face à un choix : soit elle adoptera l’approche « one in, one out » (autrement dit, elle fera le tri et remplacera ses anciennes solutions par de nouvelles), soit elle consolidera ses solutions de sécurité avec des produits plus complets. Par conséquent, il deviendra plus difficile pour les partenaires de vendre de nouveaux produits et ils devront être plus convaincants. Cela reste toutefois l’opportunité pour les distributeurs de leur proposer des suites de solutions interopérables sans alourdir la partie administrative.

5 – Les partenaires viendront à la rescousse des entreprises dépourvus de RSSI

En France, la tension sur ces métiers de l’IT s’est profondément fait ressentir depuis plusieurs années et elle devrait se poursuivre en 2024. Dans le même temps, la sécurité des données est le principal risque auquel les entreprises françaises sont confrontées – suivi de près par la pénurie de talents IT et loin devant l’instabilité économique ; et ce risque ne cesse d’augmenter. Sans aide, cette situation pourrait s’avérer néfaste : 28 % des responsables IT français pensent que leur entreprise pourrait ne pas survivre plus d’un an. Alors, les partenaires seraient les mieux placés pour pallier ce besoin en aidant leurs clients à élaborer des stratégies complètes de cyber-résilience et limiter les répercussions de l’absence de responsables IT.

 

Face à ces défis et aux attentes des entreprises, les intégrateurs et partenaires revendeurs doivent aiguiser leur regard pour détecter rapidement les besoins d’accompagnement, et ce quel que soit le contexte. Grâce à leurs partenaires ISV et MSP, les entreprises françaises pourront continuer de compter sur ces alliés puissants pour s’armer face aux évolutions technologiques, légales, budgétaires et aux cybermenaces.