Gérer correctement les destinataires d’un e-mail, analyser la fiabilité d’une source d’information, télécharger un document en ligne, reconnaître un e-mail frauduleux… 3 actifs sur 5 en France n’atteignent pas l’autonomie numérique selon l’Observatoire Pix des compétences numériques dévoilé mardi 11 mars.
40 % des personnes en emploi en France possèdent un niveau d’autonomie suffisant pour tirer pleinement parti des outils numériques dans le milieu professionnel, à savoir : utiliser des logiciels collaboratifs ou un agenda en ligne, effectuer des manipulations basiques de données dans un tableur, avoir des notions de cybersécurité, être capable de s’adapter à de nouveaux outils numériques.
Cette enquête met en évidence des écarts significatifs selon le profil professionnel, l’âge et le niveau d’études. Cependant, même parmi les catégories considérées comme plus performantes, des fragilités pénalisantes subsistent dans la maîtrise de compétences essentielles à son quotidien professionnel.
Une maîtrise relative pour les cadres
Bien que les attentes professionnelles soient souvent élevées pour les cadres et qu’ils soient en première ligne de l’accompagnement de la transformation numérique des organisations, seule la moitié des cadres atteignent un niveau d’autonomie numérique professionnelle : 80 % ne savent pas analyser la fiabilité d’une source d’information et 1 cadre sur 3 ne sait pas reconnaître une tentative de phishing par exemple.
80 % des cadres ne savent pas analyser la fiabilité d’une source d’information.
Les ouvriers rencontrent, quant à eux, des difficultés majeures. Seul 1 ouvrier sur 4 est considéré comme un utilisateur autonome : 39 % des ouvriers ne parviennent pas à télécharger un document en ligne, comme une fiche de paie par exemple.
39 % des ouvriers ne parviennent pas à télécharger un document en ligne
Une meilleure maîtrise chez les jeunes, mais des progrès à faire
L’autonomie numérique varie également selon l’âge. Chez les 15-34 ans, 1 jeune en emploi sur 2 atteint le niveau d’autonomie numérique professionnelle. S’ils semblent mieux maîtriser le numérique que les autres catégories d’âge, l’étude constate cependant des fragilités sur certaines compétences essentielles en milieu professionnel comme la bureautique par exemple, où 51 % des jeunes ne savent pas calculer une moyenne dans un tableur.
51 % des jeunes ne savent pas calculer une moyenne dans un tableur.
Chez les plus de 55 ans, 2 sur 5 sont en grande difficulté. Ces difficultés numériques rencontrées dans leur quotidien professionnel – 70 % des seniors ne maîtrisent pas les outils de visioconférence par exemple – accentuent le risque de décrochage professionnel.
70 % des seniors ne maîtrisent pas les outils de visioconférence.
Une influence du niveau d’études, mais des fragilités même chez les plus diplômés
Le niveau de formation joue un rôle déterminant. Les personnes en emploi titulaires d’un bac ou d’un diplôme inférieur rencontrent plus de difficultés : moins d’1 sur 3 atteint l’autonomie numérique. 44 % ne parviennent pas à gérer correctement les destinataires d’un e-mail par exemple.
À l’inverse, 3 titulaires d’un master ou plus sur 5 atteignent l’autonomie numérique, un résultat supérieur à la moyenne nationale. Ces bons résultats ne doivent pas masquer les fragilités qui subsistent : 77 % ne savent pas évaluer la fiabilité d’un article partagé en ligne, une compétence pourtant indispensable pour prévenir la désinformation.
Un socle commun de connaissances reste à acquérir par tous
Cybersécurité, RGPD, numérique responsable : des sujets globalement mal maîtrisés
Sécuriser es pratiques, protéger ses données personnelles, réduire l’impact environnemental de ses usages… Face à ces grands enjeux du numérique, un socle commun de connaissances reste à acquérir par tous.
- 1 personne sur 2 ne sait pas reconnaître une tentative de phishing, un SMS ou e-mail frauduleux destiné à tromper la victime pour l’inciter à communiquer des données personnelles et/ou bancaires en se faisant passer pour un tiers de confiance.
- 2 personnes sur 3 ne savent pas quels sont leurs droits en matière de données personnelles auprès des organismes qui utilisent leurs données.
- 3 personnes sur 4 ne maîtrisent pas les ordres de grandeurs en matière d’impact environnemental du numérique.
La formation aux compétences numériques apparaît donc comme un enjeu majeur dans le milieu professionnel. Plus de 85 % des personnes en emploi, tous profils confondus, expriment une réelle volonté d’améliorer leurs compétences numériques. Ce besoin, partagé quel que soit l’âge, le niveau de diplôme ou la catégorie professionnelle, souligne l’importance de proposer des dispositifs de formation adaptés pour accompagner l’ensemble des actifs en emploi dans leur montée en compétences. Une demande que l’on retrouve dans quasiment toutes les études. A bon entendeur…