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Automatisation des emplois : on sait ce qu’on perd, pas ce qu’on gagne

un robot
un robot ouvrier

Avec la nouvelle vague d’innovation, 10% des emplois pourraient être supprimés. On devrait aussi en gagner, mais le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) ne peut pas les chiffrer selon dans un rapport qu’il a publié jeudi 12 janvier.

Seule une « faible part« , soit « moins de 10%« , des emplois ont « un indice d’automatisation élevé« : ils « cumulent des caractéristiques qui les rendent vulnérables au vu des avancées technologiques actuelles« , c’est-à-dire qu’ils présentent un « risque de suppression« , explique le COE dans une vaste étude sur les impacts de la nouvelle vague d’innovations : intelligence artificielle, robotique, objets connectés, impression 3D, Big Data… Ces emplois « très exposés » aux technologies d’automatisation sont le plus souvent des métiers manuels et peu qualifiés, notamment de l’industrie: ouvriers non qualifiés, agents d’entretien, caissiers, énumère le Conseil, instance rattachée au Premier ministre. A eux seuls, les agents d’entretien représentent 21% de l’ensemble des emplois exposés (320 000), détaille-t-il. Une part bien plus grande des emplois, près de 50%, pourraient en revanche « voir leur contenu évoluer ». Il s’agit aussi de métiers peu qualifiés mais davantage dans le secteur des services: conducteurs, agents d’exploitation des transports, agents de maîtrise de l’hôtellerie et de la restauration, aides à domicile…
« Notre rapport met en garde contre des analyses frustres et partielles qui ne s’intéressent qu’aux destructions brutes d’emplois, et contre l’idée que le progrès technique s’attaque à des métiers dans leur globalité: non, il a un impact sur le contenu de certaines tâches« , explique à l’AFP Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du COE. « Il s’agit des mêmes personnes, mais elles feront des choses différentes, et les évolutions vont dans un sens de complexification et d’addition de compétences« , ajoute-t-elle.

On ne sait pas ce qu’on gagne

Pour le COE, des « mécanismes de compensation » peuvent « réduire, voire compenser intégralement les pertes d’emplois initiales« . Le potentiel de créations d’emplois directs est, selon lui, « significatif » dans le numérique, « plus mesuré à court terme » dans la robotique, « compte tenu principalement de la faible taille du secteur actuellement en France« . Ce volume des créations d’emplois n’est néanmoins pas chiffrable. « On sait ce qu’on perd, pas ce qu’on gagne. Mais au cours des vingt dernières années, où l’on assiste déjà à une numérisation accélérée, le volume global de l’emploi sous l’effet des technologies a plutôt augmenté« , analyse Mme Carrère-Gée.
Le fait d’assister à des progrès technologiques « qui défient l’imagination » créent dans le débat public « un mélange de frayeur sur un futur sans emploi, et de rêve d’une société où l’on ne travaillerait pas« , poursuit-elle. Selon elle, « ce n’est ni l’un, ni l’autre, rien n’est écrit« .

 

Auteur : La Rédaction avec AFP