Le ministère des Armées a inauguré ASGARD, présenté comme le plus puissant supercalculateur classifié d’Europe. Conçu par HPE et opéré par l’Agence ministérielle pour l’IA de Défense (AMIAD), il doit accélérer le développement de technologies d’intelligence artificielle souveraines au service des armées françaises.
Un bond technologique
Installé au Mont-Valérien, ASGARD représente un saut de génération pour les armées françaises. Là où le ministère ne disposait que de 200 puces d’ancienne génération, la nouvelle machine en aligne 1 024 de dernière technologie. Sa puissance exacte reste confidentielle, mais elle place la France au rang des rares nations à disposer d’un supercalculateur exascale classifié.
Des usages stratégiques
Conçu pour fonctionner hors d’Internet et opéré uniquement par du personnel habilité, ASGARD doit permettre d’entraîner des modèles d’IA militaires, d’exploiter des données sensibles à des fins de renseignement et d’améliorer la détection acoustique des sous-marins. Les armées, la Direction du renseignement militaire et la DGSE figurent parmi les premiers bénéficiaires.
HPE, partenaire clé
Le projet, annoncé en 2024 et livré dans des délais serrés malgré les tensions d’approvisionnement, a été mené par HPE avec le soutien d’Orange. Assemblée en République tchèque, la machine sera pleinement opérationnelle en novembre prochain. « Il n’y a que trois systèmes exascale classifiés dans le monde, et HPE a participé à la construction de chacun d’eux », rappelle Neil MacDonald, executive vice president chez HPE.
Une souveraineté numérique réaffirmée
Dans un contexte international marqué par la course à l’IA militaire, la France entend sécuriser son autonomie technologique et donner à ses forces armées des moyens de calcul comparables aux grandes puissances. L’inauguration d’ASGARD illustre cette volonté de faire de l’intelligence artificielle un levier stratégique de supériorité opérationnelle.