Vers une interopérabilité entre nuages

Les disques SSD ne résoudront pas tous les problèmes de stockage pour autant. “Lorsqu’un pool de disques rapides est plein, il faut bien déplacer les données. Il en va de même pour le cloud et les big data qui posent des problèmes de performances, de planification des capacités et de réglage fin”, poursuit Jean-François Marie, Ingénieur Systèmes chez NetApp France et président du comité français de l’association SNIA Europe. Toute la difficulté du stockage en nuage réside dans l’engagement de performances du ou des prestataires impliqués. Associer une qualité au service de stockage et la garantir de bout en bout devient particulièrement délicat. De plus, le stockage cloud pose systématiquement la question de la réversibilité de la solution retenue : “Dans le choix d’un prestataire, d’un logiciel ou d’un matériel de stockage en réseau, il faut toujours se poser la question du déplacement des données, déjà difficile entre deux systèmes différents placés côte à côte. A fortiori, avec des volumes distants atteignant 2 à 10 Peta-octets, comment va-t-on déplacer ces informations ?”, questionne-t-il. Les arguments en faveur du stockage cloud ne manquent pas d’attraits pourtant : une évolutivité infinie, une souplesse et un tarif aligné sur la consommation réelle. Mais bon nombre d’entreprises craignent encore d’être verrouillées par l’offre d’un prestataire cloud. Du coup, ils perdraient tous ces avantages en migrant trop vite vers le nuage. Car l’entreprise en est rarement à sa première migration. Et elle constate, chaque fois, une croissance de sa volumétrie, un impact plus fort des réglementations, donc plus de risques, plus de temps pour migrer et une interruption plus longue de ses activités. L’interface CDMI, soumise à l’ISO pour une ratification fin 2011, adresse cette situation. Elle entend fournir un service indépendant du matériel et des logiciels retenus : “Les fournisseurs membres de l’association SNIA participent au comité et ils ont bien l’intention de suivre l’évolution de CDMI pour s’y conformer”.