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Une logique d'infrastructure avant toute chose

Comme dit plus haut, la stratégie infrastructure est souvent mise en avant. “L’investissement au m2 (dans son Datacenter) est élevé. Il est associé à la sécurité, la disponibilité, l’alimentation électrique… Et les m2 sont limités”, précise Jean-Claude Duvergé (Devoteam). Il serait donc plus intéressant d’investir dans un Datacenter externe qu’interne. Cependant, pour Eric K'Dual (Neoxia), le choix du Datacenter n’est pas lié à un choix (uniquement) d’infrastructure mais aussi fonctionnel et de criticité.

L’extension de sa propre infrastructure interne pose de multiples contraintes : consommationélectrique, sécurité des équipements, disponibilité de locaux, achats des nouveaux matériels, maintenance, administration. Cet investissement peut inciter à trouver une solution intermédiaire : garder une partie des applications et données en interne et externaliser l’autre partie. Ce choix peut être dicté par des contraintes aussi bien physiques qu’économiques. “L’entreprise peut chercher de la disponibilité à un prix compétitif, avec un système réactif, du provisionning, un catalogue de services, de la puissance à la demande”, analyse Jean-Claude Duvergé.

Deux tendances, selon Devoteam, se dégagent :

  1. les entreprises qui possèdent leur propre équipe réseau et cherchent une extension à bon prix, en apportant ou non leurs propres serveurs.
  2. les entreprises qui cherchent une disponibilité d’infrastructure avec tout le support et service nécessaire. Le prestataire Datacenter choisi dépendra en partie du budget dégagé.

Pour Charles-Antoine Beyney (Etix Datacenter), les questions à se poser se résument ainsi :

  • le niveau de sécurité souhaité, pour éviter par exemple les pannes
  • la tolérance à la panne (quelques minutes à plusieurs heures)
  • le budget envisagé
  • la proximité du Datacenter par rapport à ses locaux et à ses clients : intervention, réglementation, latence réseau.

Le choix d’un fournisseur, pour Philippe Roux (responsable marketing solutions d’entreprise, HP France) se résumeainsi : “Savoir-faire, nombre de clients infogérés, tiering des datacenters, capacité électrique disponible et maillage de plusieurs opérateurs de télécoms, sécurité au sens large (accès physique, réplication des données, firewalls etc.), éventuellement localisation des DC (en cas de données sensibles non localisables en dehors de la France), capacité d’engagement autour de SLA, outils de suivi des SLA, processus de gouvernance entre le Client et le Fournisseur, capacité à transformer l’environnement du client infogéré au fil du contrat pour lui garantir une infra toujours up-to-date, modalités de réversibilité…”

La neutralité du Datacenter est un facteur important à vérifier. Si par exemple, vous passez par un opérateur télécoms, il faut vérifier que l’ensemble des technologies utilisées soit pleinement supporté ou encore que l’interopérabilité se fasse, si vous passez par un autre opérateur par la partie réseau. “Pour nous, les points à regarder sont la distance, la géographie si par exemple le centre est en zone inondable, la qualité de la sécurité avec ISO 27001, la présence des opérateurs”, explique Bertrand Morin (Antemeta).

Un élément est à considérer : la puissance CPU et le stockage ne sont pas un problème pour un fournisseur Datacenter. Il s’agira d’évaluer la valeur ajoutée apportée (support, services), et les tarifs appliqués. La valeur ajoutée d’un Datacenter va de 0 au package complet (serveur, maintenance, administration). À vous de choisir quel focus vous souhaitez. Comme nous l’a indiqué Jean-Claude Duvergé, des entreprises délèguent la supervision applicative mais aussi l’intégration et le provisionning. Aujourd’hui, la recette et le développeur sont souvent externalisés pour recentrer le travail des équipes sur le coeur métier de l’entreprise.

Par contre, le marché évolue aussi sur les aspects contrats. “On observe des contrats de plus en plus courts. Nous sommes passés de 10 à 5 ans puis à 3”, constate Jean-Claude Duvergé. Le marché devient donc plus volatil et les entreprises ne veulent plus être enfermées pour de longues durées avec un prestataire. Le Datacenter peut être comme un outil d’ajustement. Ce qui peut tirer les prix vers le bas ou alors à élargir la panoplie de services complémentaires, là, où est la véritable valeur d’un fournisseur de Datacenter.

L’autre argument du Datacenter externalisé consiste à doubler son infrastructure dans le cadre de la mise en place d’un PRA. Si l’infrastructure est 100 % externalisée, il faudra alors envisager deux sites pour assurer le PRA, la réplication des informations (selon le niveau de redondance dont le coût varie selon le niveau souhaité).