Accueil Un marché français dynamique mais éparpillé

Un marché français dynamique mais éparpillé

Le marché français est très segmenté avec l’absence de véritables poids lourds à l’image d’un Red Hat ou d’un Novell. Nous avons plusieurs éditeurs phares (Talend, Sensio par exemple) mais ils sont souvent cantonnés à des marchés spécifiques ou alors trop petits pour un marché plus global comme les systèmes Linux (Mandriva, Ultéo). Cet éclatement se voit aussi avec les sociétés de services dans le logiciel libre (SSLL, équivalent open source des SSII) : Uperto (issu de Devoteam dédié à l’open source), Linagora, Alter Way, Actilis.

Et la France dispose même de deux “fédérations libres” : la récente CNLL (conseil national du logiciel libre) et la FNILL (fédération nationale de l’industrie du logiciel libre). Le CNLL souhaite parler d’une seule voix auprès des administrations et éventuellement des entreprises. Il rassemble des associations et cherche à mutualiser les efforts de promotion et de développement du libre. La FNILL se veut plus proche de l’industrie informatique en regroupant aussi bien des spécialistes du libre que des grandes SSII. À cela se rajoutent plusieurs grosses associations d’utilisateurs et de promotions du libre : AFUL, APRIL, AFUP…
On peut se demander si la présence de deux organisations est une bonne chose à long terme. Cela multiplie les interlocuteurs alors que l’objectif reste le même : les logiciels ouverts au coeur de l’entreprise, des utilisateurs.

 

Etude Pierre Audoin Consultants : La France, 1er marché européen de l’open source
Le cabinet a dévoilé mi-février dernier une étude sur l’industrie européenne du logiciel. L’open source va prendre plus d’importance dans l’industrie en étant une véritable alternative pour les logiciels à faible valeur ajoutée, les solutions de commodité. En Europe, le marché représenterait plus de 6 milliards en 2010 et pourrait atteindre 12 en 2012. La France resterait le premier marché européen pour l’open source : 1,9 milliard en 2010 contre 1,5 pour l’Allemagne et l’Angleterre. En 2012, le marché pèserait 2,8 milliards. Cependant, le marché français connaît une baisse de croissance constante : + 51,1 % en 2008, 31,9 % en 2010, 20,1 % en 2012, au niveau européen, la croissance est en moyenne plus forte. Le marché devient mature.

20 % des entreprises utilisent OpenOffice
Selon le rapport, 20 % des entreprises françaises utilisent OpenOffice. Et une majorité des couches middleware pour le web utilisent la pile open source LAMP (Linux, Apache MySQL, PHP). Eclipse s’est imposé comme outil de développement Java.
Notons tout de même que les auteurs parlent d’impact négatif de l’open source sur les prix des licences en général et tout particulièrement sur les logiciels de commodité. On constate un transfert de valeur (licence + maintenance) vers les services informatiques associés proposés par les éditeurs et l’écosystème, même si ce transfert n’est pas intégral. Cela permet en tout cas aux entreprises de réorienter une partie de leur budget.
Autre point intéressant, la contribution européenne aux projets open source reste forte et de nombreux projets sont dirigés par des Européens. La croissance des compétences disponibles est un autre facteur important pour le développement du marché open source (notamment en France, Espagne, Allemagne). Mais les auteurs pointent aussi le paradoxe de l’Open Source européen du fait que beaucoup d’éditeurs sont américains, excepté des sociétés comme Alfresco, Talend, Sensio. En France notamment, l’absence d’éditeurs poids lourds pèse sur le marché et son développement. Et le cloud computing, le SaaS, peuvent encore modifier le marché, notamment pour les logiciels open source installés qui pourraient alors être moins présents.