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REFROIDISSEMENT : des datacenters plus intelligents

Marilyn se refroidit par l’air au lieu de l’eau

Marilyn, lancé à l’automne 2011, était le premier datacenter écologique haute densité au monde, et basé sur le refroidissement par l’air ambiant.

Datacenter-Marilyn

L’opérateur CELESTE, spécialiste de la fibre optique, était client de nombreux datacenters, avant de concevoir le sien en propre, Marilyn, à Marne la Vallée, dans l’Est parisien. Nicolas Aubé, son PDG et concepteur du datacenter apporte les précisions qui suivent.

L’innovation principale du concept Marilyn repose sur la construction verticale du bâtiment. Le datacenter fonctionne en « free-cooling » total avec l’utilisation de l’air extérieur pour rafraîchir les salles serveur. Celles-ci aménagées sur cinq niveaux profiteront d’un effet de tirage naturel et d’une optimisation des rendements aérauliques. C’est la première fois au monde que cette architecture pour un centre de données informatiques est utilisée.

Contrairement à d’autres datacenters récents, CELESTE a fait le choix du refroidissement en tout air : il n’y a pas de réseau d’eau glacée. L’architecture du site permet une haute densité : 10 kVA par baie, c’est-à-dire 10 fois plus que dans les datacenters actuels avec un refroidissement uniquement à l’air.

Un gain de 35% par rapport aux datacenters traditionnels.

Ces choix technologiques innovants permettent des coûts réduits et une plus grande fiabilité : en cas de coupure de la production de froid, le site reste au maximum à la température ambiante.

Outre les économies d’énergie, la disposition verticale permet une organisation optimisée du datacenter et une limitation des besoins de surface au sol. Cette caractéristique rend ainsi possible une implantation en milieu urbain. Du coup, le coût unitaire au kVA de baie installée dans ce type d’installation est divisé de moitié.

– Le gain en consommation électrique totale est estimé à près de 35 %, soit une économie d’environ 6 GWh par an par rapport à un datacenter traditionnel. Cette économie représente la consommation annuelle d’un bâtiment de bureaux classique de 150 000 M€

– Le rendement énergétique de Marilyn ou PUE (Power usage effectiveness) est de 1,3, soit un PUE des plus bas sur le marché.


 

Jaguar Network double sa capacité de refroidissement

Kevin Polizzi
Kevin Polizzi

L’énergie représente 40% des coûts d’exploitation d’un datacenter opérationnel 24 heures sur 24 toute l’année. Pour le groupe marseillais Jaguar Network, présidé par Kevin Polizzi, l’efficacité énergétique forme un levier de performances intégré dès la conception du site JN MRS01. Outre le confinement des allées froides (cold corridor), ce centre vient d’ajouter un groupe froid de 1,4 mégawatt, abaissant son PUE à 1,25 selon un communiqué récent. Parmi les partenaires de l’opération, Schneider Electric fournit la technologie de refroidissement par free cooling. Le groupe de dernière génération est de type « sustentation magnétique » ; il exige une faible intensité au démarrage et propose un ajustement continu de la vitesse des compresseurs en fonction des besoins en froid. L’hébergeur a pour projet à présent d’ouvrir une nouvelle salle de 500 mètres carrés afin de répondre aux besoins croissants en hébergement.


 

Microsoft plonge ses serveurs sous les mers

La raison d’être du projet de recherche Natik de Microsoft n’est pas d’atteindre 20 000 serveurs sous les mers mais bien de rapprocher les données numériques d’un utilisateur sur deux, puisque près de la moitié de la population vit et travaille à moins de 200 kilomètres d’un littoral. En immergeant des containers de 17 tonnes par 800 mètres de fond aux larges des côtes, l’éditeur de Redmond veut réduire les délais de latence ressentis par les utilisateurs de services Cloud. Il compte assurer un déploiement plus rapide de nouveaux services en ligne, car le container n’exige que trois mois de préparation contre dix-huit mois en moyenne pour un datacenter traditionnel. Les premiers essais ont eu lieu au large du Pacifique durant les trois derniers mois de 2015. De nouveaux tests sont prévus en Europe du Nord cette année. Bien qu’à l’abri de nombreuses maladresses humaines, les racks embarqués dans le container sous-marin prévoient toute la redondance nécessaire ainsi que des caméras de vidéosurveillance. Leurs équipements sont refroidis par les basses températures des fonds marins et peuvent être alimentés par une énergie propre, extraite de la houle marine. Paradoxalement, le nouveau défi pour Microsoft dans le Cloud devient la résistance à la corrosion saline.

Un datacenter Microsoft prêt à être immergé.
Un datacenter Microsoft prêt à être immergé.