Accueil Le laser et le LED, une cohabitation naturelle

Le laser et le LED, une cohabitation naturelle

Pour ce qui concerne le laser, les acteurs dela filière sont unanimes, la technologie est arrivée à une grandematurité et, mis à part quelques améliorations, il ne faut pas enattendre des développements majeurs. «En termes de qualité et defiabilité, il y a aujourd'hui peu de progrès à réaliser du côté dulaser», confirme Gérard de Carville, directeur du marketing chezKyocera. «Actuellement, la R&D se concentre autour de la machineplus que sur la mécanique d'impression elle-même. Elle cherche parexemple à réduire la consommation électrique». Même constat chez Canonoù Emmanuel Bousquainaud, chef de produit, ne voit pas d'évolution dansla technologie laser qu'il considère aujourd'hui aboutie, sauf en ce quiconcerne la connectivité, le partage et la consommation énergétique. Ouencore Magali Moreau, chef de produit chez Ricoh, pour qui «lesévolutions sont à chercher dans les fonctionnalités et les applicatifsque l'on peut créer autour de cette technologie aboutie».

Face aux autres solutions, les points forts dulaser ont toujours été robustesse et faibles coûts à la page. C'estencore le cas, mais le LED (diode électroluminescente), autredéclinaison de la technologie électro photographique, offre désormaisdes atouts similaires. De nombreux fabricants déclinent d'ailleurs lesdeux types de solutions. «D'un point de vue technologique, le LED estplus fiable que le laser car c'est une barre de diodes fixe qui éclaireà grande vitesse le photorécepteur, là où le laser nécessite un miroirpour détourner le rayon qui ira impacter le photorécepteur… Avec moinsde pièces en mouvement, la durée de vie des produits LED est plusimportante», explique Jean-François Maumy, chef de produits chez Xerox.C'est donc du côté de cette technologie que les constructeurs ontréalisé les progrès plus significatifs ces dernières années. Ils ontréussi notamment à réduire l'encombrement des machines et leur poids, àles rendre plus silencieuses et moins gourmandes en énergie. Ils sontmême parvenus à régler le problème de la qualité, qui a longtemps faitdéfaut aux solutions LED en raison de diodes trop souvent défectueuses.«Le LED a beaucoup progressé sur le plan de la durabilité mais égalementsur celui de la qualité d'impression», souligne Fabien Millet chef deproduits chez Toshiba. La gestion de la colorimétrie est un autrecritère départageant les deux technologies. «Il est plus certaind'obtenir une certification Pantone avec une imprimante LED que laser»,assure Bruno Gheude, channel resellers manager chez Dell. «La qualitéd'impression du LED est exceptionnelle, avec des couleurs éclatantes etdes impressions monochromes précises. Leur cycle de vie étendu, leurfacilité de maintenance et leur taille compacte font de ces imprimantesune solution idéale».

Pourquoi dans ces conditions conserver uneoffre laser ? Si l'avenir de l'électro photographie semble acquis auLED, avant tout pour ses performances environnementales, le laser restebien ancré dans le présent. Et, a priori, on pourra encore compter surlui quelques années. «On travaille sur les dimensions du four de nosmoteurs laser», explique Yachine Sulliman, chef de produits chezSamsung. «Plus le four est petit, moins il consomme d'énergie. Celapermet également de réduire le nombre de ventilateurs chargés derefroidir le dispositif et de baisser encore les besoins enélectricité». En plus de faire baisser la facture énergétique, desrayons laser plus fins et des poudres de toner également plus finespermettraient d'améliorer encore la qualité d'impression. «Enenvironnement bureautique, les utilisateurs sont en général satisfaitsde la qualité délivrée par le laser», souligne Sandra Castro-Deshayes,chef de produits chez Océ. «La stabilité colorimétrique ou lepositionnement recto verso sont des exigences que l'on va plutôtretrouver dans les ateliers de production». Issus du même cœurtechnologique, LED et laser pourraient cohabiter encore longtemps.«L'avenir de l'électro photographique est au LED», assure pourtantFabrice Claes, directeur marketing chez Oki «En imposant un seul point,le LED permet d'obtenir quatre variations de couleur, là où le laser nepeut en créer qu'une. Et on est encore loin d'avoir exploré toutes lespossibilités de cette technologie : les progrès de la miniaturisationnous permettront peut-être d'exploiter des nano LED».