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Le document hybride, ADN du document

Hors de ces circuits, que toutes les entreprises n’empruntent pas encore, le document n’est à l’abri d’aucune manipulation. Comment s’assurer de l’intégrité d’une facture imprimée, d’un bulletin de paie numérique imprimé et photocopié, d’un contrat électronique fourni dans sa version papier, interroge la FNTC, laquelle constate que les logiciels de traitement d’image font avancer le numérique mais peuvent aussi servir à tromper, en maquillant ou modifiant les informations d’un document. “On peut avoir l’idée d’imiter la nature et de faire porter, comme nous portons l’ADN de nos parents, les infos cruciales d’un document numérique natif sur tous les supports possibles, y compris le papier, par l’adjonction d’un chiffrement autoporté par le document, en clair un code permettant de valider l’origine et l’intégrité du document”, avance Ghislain Chaumont. “C’est l’hybridation du document, un principe qui a trouvé son amorçage et sa légitimité avec le projet 2D-Doc de l’ANTS (l’agence nationale des titres sécurisés), dont le but est de rendre la falsification des justificatifs de domiciles plus compliquée. L’hybridation consiste à transcrire les informations critiques, personnalisées de chaque document, sans en ralentir sa production, dans un code 2D certifié, apposé lors de sa génération. En bout de chaîne, il suffit à l’utilisateur de lire le code avec une douchette ou une application de type “flash” pour comparer les informations écrites sur le papier avec celles insérées dans le code. Si des différences apparaissent, le document a été falsifié”. Pour Vincent Jamin, la gestion du document hybride est intéressante, mais il observe que les irrégularités apparaissent surtout dans le monde B to C : “dans le monde de l’entreprise il est en effet généralement facile de remonter à la source numérique. Pour autant, l’hybridation est une technologie naissante et aujourd’hui on est encore très loin d’une maturité du marché. Le concept est prometteur, il redonne de la valeur aux documents papier et fournit une sécurisation. Mais il faut que le procédé donne lieu à une solution de masse et présente une facilité d’exploitation et de décodage pour le non technicien. Aujourd’hui, les solutions techniques existent et les acteurs commencent à les implémenter, mais quel est l’intérêt pour un émetteur de mettre en place une telle solution alors que le bénéfice en revient au destinataire ? Il y a une réflexion à mener sur le modèle économique, le modèle d’implémentation et de relecture”. Parmi les documents officiels qui pourraient amorcer les usages, la lettre recommandée électronique et hybride.