Accueil La bande magnétique n’a pas dit son dernier Mo

La bande magnétique n’a pas dit son dernier Mo

Compact et rapide, le disque SSD occulte les médias historiques. Mais la bande magnétique, inventée il y a 90 ans pour immortaliser l’enregistrement sonore, ne s’avoue pas vaincue.

 

Le responsable d’exploitation regrette parfois la disparition prématurée de la bande magnétique, un support quasi-centenaire et… toujours en activité.

Vélocité oblige, le disque Flash est bien plus répandu dans l’entreprise et chez les hébergeurs de services Cloud. Néanmoins, en accueillant les serveurs historiques de leurs clients, les prestataires Cloud prolongent la durée de vie du média souple ; ils accueillent parfois des robots de sauvegarde à proximité des racks de serveurs et de mini-ordinateurs AS/400 d’IBM lorsque les clients préfèrent en déléguer l’administration. L’informatique bancaire reste friande de sa longévité, une trentaine d’années contre cinq ans en moyenne pour le disque dur et le disque SSD. On peut l’éloigner du lieu des traitements, par simples rotations de cartouches avec un site distant, et faciliter ainsi la reprise d’activité en cas de sinistre. Enfin, en termes de surface occupée au sol et de coût d’exploitation, elle semble difficile à battre.

La segmentation des technologies répond bien à un besoin de sécurité. Du coup, la bande revient au goût du jour pour qui tient aux sauvegardes immunisées contre le rançongiciel.

Une parade contre le ransomware

« Il n’existe aucun ransomware à ce jour capable d’envoyer une commande SCSI pour chiffrer des données sur bande. Les données sont ajoutées les unes après les autres, à la suite, sans retour sur les données initiales pour les chiffrer à l’insu de l’équipe IT. La bande est la seule solution efficace pour se prémunir du ransomware. C’est pourquoi les éditeurs de sauvegarde en font la promotion à nouveau », note Gabriel Chaher, le vice-président en charge du développement de Quantum. De fait, les bénéfices matériels de la bande (re)deviennent des arguments mis en avant par Acronis, Arserve, Commvault, Dell-EMC, HPE, IBM, Microsoft, Veeam, Veritas, VMware et quelques autres.

On pourrait croire les géants du Cloud plus enclins à adopter les dernières technologies. Pourtant, ils investissent toujours dans la bande : « Les prestataires de stockage Cloud public nous achètent des Peta-octets de bandes, car ce média permet de maîtriser les coûts de vastes volumes, avec une consommation d’énergie raisonnable tant pour l’alimentation que pour le refroidissement », justifie-t-il. Selon lui, l’usage de la sauvegarde unique sur bandes s’estompe au profit d’une rétention en deux temps : l’archivage profond retient des bandes magnétiques tandis que l’archivage actif s’appuie sur un stockage à objets dorénavant, via des grappes de serveurs équipés de disques durs.

> Veeam recommande la bande hors site comme seconde sauvegarde afin de renforcer le plan de protection et de reprise en cas de sinistre.

Les performances des lecteurs de bandes sont-elles adaptées aux datacenters taillés pour le Cloud ? les robots de sauvegarde NEO Series d’Overland-Tandberg retiennent la dernière génération de lecteurs de bandes LTO 8 pour un archivage automatisé de grands volumes de données.

Leur capacité suit celle des disques durs

L’évolution de la capacité suit d’assez près celle des disques durs puisque la bande LTO 8 atteint 12 To en natif et peut stocker jusqu’à 30 To de données compressées, soit deux fois plus que la version précédente (LTO-7). Cette dernière reste compatible, ce qui permet au lecteur LTO-8 de lire et d’écrire des données sur les deux formats de cartouches robustes.

Avec un ratio de compression de 2,5:1, et un taux de transfert de 360 Mo/s en mode natif (750 Mo/s en mode compressé), le lecteur LTO-8 exigera des fenêtres de backup aux clusters les plus véloces. Les formats LTFS et Worm (Write Once Read Many) ainsi que le chiffrement matériel AES 256-bit sont supportés, ce qui rassure au niveau de la protection et de l’intégrité des données écrites. Conçue pour les petites salles informatiques, la famille NEO-S délivre, en une seule unité (1U), jusqu’à 360 To de données. Les grandes organisations se tourneront plus volontiers vers la gamme NEO-XL Series, dont les capacités grimpant de 960 To à 16,8 Po. Ces robots haute densité peuvent combiner sauvegarde automatisée, reprise en cas de sinistre et archivage.