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Élargissement des domaines applicatifs concernés

Pour Patrice Bertrand, “l’adoption des solutions Open Source dépend beaucoup de la taille des entreprises. Typiquement, les logiciels d’infrastructure et Linux ne se rencontrent pas beaucoup en PME, mais dans les grandes entreprises, on trouve des racks complets installés en Linux”. Le Libre concerne au premier chef les logiciels d’infrastructure et les middlewares, mais les solutions applicatives se rencontrent de plus en plus. Si les entreprises envisagent encore le Libre grâce à son pricing, “elles n’ont pas de démarche spécifique par rapport à l’Open Source, qui est considéré comme une alternative”, constate Véronique Torner. Côté progiciels intégrés de gestion, Patrice Bertrand estime “qu’il n’y a pas l’ombre d’un ERP Open Source dans les grandes entreprises alors que les ETI commencent à les installer. Nous terminons en ce moment même une installation OpenERP dans une SSII de 3000 collaborateurs. C’est notre plus grande installation d’ERP Open Source”, se félicite-t-il. Au contraire, Véronique Torner constate que l’ERP “émerge, notamment dans les entités de très grandes entreprises”. Alterway développe des compétences autour d’OpenERP. “Souvent, elles choisissent la version entreprise, fonctionnellement plus riche et moins bugguée, et non la version communautaire. Le réflexe de la grande entreprise consiste à préférer la première, notamment pour bénéficier du support”. Quant aux CMS, ils concernent une large palette d’organisations : “au début, des associations ou de petites entreprises les adoptaient, puis des organisations importantes comme le CEA et de plus grosses structures”, raconte Patrice Bertrand. “À la fin des années 2000, les grands éditeurs de Presse ont redonné de l’élan au Web et les CMS Open Source se sont imposés. Nous avons ainsi mis en place des CMS pour Lagardère, Prisma Presse et d’autres, avant de le faire pour Bouygues Telecom, Mazars ou Eiffage”. Le cas de la BI (Business Intelligence) est encore différent. Les PME ne sont pas équipées de décisionnel tandis que les très grandes entreprises ont adopté BusinessObjects ou d’autres solutions commerciales depuis longtemps. “Le seul argument dans ce domaine est le prix”, constate Patrice Bertrand. “Aucune grande entreprise n’ayant envie de mettre fin à ses contrats cadres ; les projets restent souvent départementaux et l’Open Source demeure en position de challenger. Mais si le projet pilote est une réussite, le territoire peut s’étendre”. Le cas de la GED (Gestion Électronique de Documents) est un peu similaire à celui de la BI. Autre domaine où l’Open Source excelle : le e-commerce. Souvent, les grands groupes n’avaient pas fait de choix structurant a priori en la matière ; ils restent donc à l’écoute du marché. De plus, les produits Open Source sont très en phase avec les innovations, ce qui favorise cette ouverture. “Quant aux pure players du e-commerce, ils sont déjà équipés mais restent généralement ouverts également”, note Patrice Bertrand. Le CRM Open Source a le vent en poupe, avec le leader en la matière qu’est SugarCRM, mais aussi avec son fork Vtiger ou encore CremeCRM. Il en va de même du collaboratif (cf. “OBM : une success-story française”). Côté bureautique, on note peu d’évolutions ces dernières années, mais “le poste de travail va évoluer et faire évoluer le reste, notamment avec la virtualisation et la mobilité (Android)”, estime Véronique Torner, qui conclut : “le choix des entreprises n’est pas dogmatique mais pragmatique”