Pénurie de talents en cybersécurité : comment faire ?

La dernière étude de l’ANSSI “L’attractivité et la représentation des métiers de la cybersécurité” propose trois axes de travail élaborés par les professionnels du secteur pour répondre à la pénurie de talents.

Lorsque l’on demande aux professionnels, sous la forme de réponses libres, quelles actions pourraient être mises en place pour valoriser les métiers de la cybersécurité, voici ce qu’ils répondent (parmi 500 contributions et près de 1 500 propositions) : 

  • améliorer la communication sur le secteur ; 
  • améliorer la structuration de la filière métier ; 
  • améliorer les conditions de travail.

Communiquer sur le secteur cyber dès le bac à sable

Communiquer sur le secteur cyber dès le plus jeune âge est essentiel, notamment dès l’école primaire avec des modules éducatifs spécifiques, selon l’ANSSI. L’éducation se poursuivrait tout au long du parcours éducatif, y compris dans les formations professionnelles. Les interventions de professionnels du secteur dans les écoles et le développement de partenariats avec le milieu éducatif permettraient de changer la perception des métiers auprès des parents et des enseignants. Il serait également nécessaire de développer une culture valorisante de la cybersécurité au sein des entreprises. 

Créer une filière

Concernant la structuration de la filière, l’accès aux métiers de la cybersécurité doit pouvoir se faire en reconnaissant et en certifiant les compétences acquises hors des parcours traditionnels.

Dans le secteur public, il existe un besoin de définir des parcours professionnels clairs en cybersécurité, avec des possibilités de mobilité entre différents services et organisations. La création d’une école dédiée à la formation en cybersécurité pour la fonction publique peut être envisagée. Dans le secteur privé, il est nécessaire d’améliorer la visibilité des possibilités d’évolution de carrière.

Il est suggéré d’organiser la filière en définissant des niveaux de qualification clairs, avec la création de parcours spécialisés dès le lycée et la continuité des niveaux de qualification jusqu’au bac+2/+3. Des filières bac+2 au bac+6 pourraient compléter les expertises en intégrant des techniciens de niveaux intermédiaires au sein des équipes de cybersécurité.

Trouver les équilibres

Enfin, un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle est visé, avec une amélioration de la rémunération dans le secteur public pour attirer les talents de manière équitable. Les professionnels soulignent aussi la nécessité d’une valorisation accrue des rôles essentiels à la protection des systèmes d’information et des données.

 

Patrice Remeur