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La deuxième version du Référentiel Général d’Interopérabilité est officialisée et recommande le standard bureautique ODF

Open source
interopérabilité

Le référentiel d’État, qui pose les règles d’échange entre les administrations, vient d’être mis à jour. Plus fonctionnelle que la précédente, qui date de 2009, cette version décrit des profils d’interopérabilité. Sur le plan bureautique, elle recommande le standard bureautique ODF.

Pour rappel, « le RGI définit les normes, les standards, la sémantique et les répertoires de données pour que des organisations, des dispositifs et des systèmes puissent échanger facilement, et à moindre coût. Son objectif : favoriser la standardisation. Sans pour autant imposer une solution unique, il s’agit d’éviter la prolifération coûteuse de choix hétérogènes. Reposant sur des normes ouvertes, le RGI fixe ainsi les règles techniques assurant l’interopérabilité des systèmes d’information  », tel qu’il est décrit sur le site de l’Etat plateforme du gouvernement.

Dans cette deuxième version, plutôt que de dresser d’un seul bloc la liste des différents standards, le RGI a scénarisé plusieurs profils d’interopérabilité correspondant à autant de cas d’usage d’intégration. Pour chacun d’eux, le référentiel spécifie un ensemble de standards et de recommandations. Ils sont 9 au total : fondations état plateforme, web services SOAP, bureautique, archivage, géomatique, interopérabilité des organismes de protection sociale, orchestration de processus, conception de système, signature électronique

Parmi ces 9 profils, l’un concerne la bureautique. Par rapport à la version précédente, Open Document Format (ODF) passe du statut de standard « en observation » à celui de standard « recommandé », en raison de sa pertinence, de sa maturité, de son indépendance, de sa facilité de dépliement, de son soutien par l’industrie et de son ouverture.

Le CNLL salue le travail accompli malgré « les lobbyistes »

Le format de stockage des fichiers bureautique de Microsoft (.doc,.xls…) conserve pour sa part son statut « en observation », comme dans la première mouture du RGI.   » Nous avons assisté à une levée de boucliers et d’importantes pressions et intimidations de la part de l’éditeur américain et de ses lobbyistes. De ce fait notre gouvernement, après avoir validé qu’il ne pouvait pas avoir de problème de constitutionnalité, a demandé à la communauté européenne de valider ce référentiel et ce au regard du droit européen. L’Europe a rendu un avis favorable le 3 mars 2016 en précisant que « Le projet n’a pas un effet notable sur le commerce international ». Nous sommes donc toutes et tous rassurés que le fait d’utiliser des formats libres n’entrave pas les règles du commerce mondial « , fait remarquer le Conseil National du logiciel Libre (CNLL), qui salue « l’énorme travail et la persévérance de la DINSIC (la DSI de l’Etat) qui a su faire avancer et évoluer ce référentiel malgré les pressions exercées au plus haut niveau par Microsoft et les avis réservés du Syntec Numérique, opposés de l’Afdel (Tech in France maintenant) et des lobbyistes. »

Pour rappel, le CNLL participe activement au collectif EduNathon qui s’attaque à la convention signée fin novembre 2015 entre le ministère de l’éducation nationale et Microsoft. Selon le CNLL, cet accord n’a pas fait « l’objet d’une mise en concurrence par le Ministère ». « En refusant de la faire, en acceptant d’honorer une pratique déloyale et en signant un accord industriellement dangereux avec Microsoft France, la Ministre, Madame Najat Vallaud Belkacem s’est placée dans l’illégalité au regard du Code des marchés publics », indiquait fin janvier le Conseil National du Logiciel Libre.