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Hacker le cerveau humain?

Une conférence a fait un tabac au cours des Assises de la sécurité de Monaco. Différent des sujets très « sérieux » propres à l’évènement , le thème était à la frontière de la  cybercriminalité et de la science- fiction : « peut-on hacker le cerveau ? ». Le conférencier, Laurent Alexandre,  fut applaudi comme une rockstar et dédicaça à la fin son dernier livre : « La mort de la mort ». L. Alexandre a un profil ébouriffant : médecin, fondateur du site Doctissimo, il est également énarque et diplômé de Sciences Po et d’HEC. Aujourd’hui, il s’est spécialisé dans le décodage du génome et dirige a société DNAVsion.


1000 milliards de milliards d’opération à la seconde  

L’intervenant se base sur la convergence des NBIC : Nanotechnologies, Biologie Informatique et Sciences cognitives. Il affirme : « Le recul accéléré de la mort sera la plus vertigineuse conséquence de cette synergie ». En effet, on peut d’ores et déjà « bricoler » l’organisme, réparer les gênes défectueux et fabriquer des robots intelligents. D’ici 2050, annonce Laurent Alexandre, l’intelligence artificielle concurrencera celle de l’homme, elle pourra évoluer, ayant « acquis les capacités plastiques du cerveau humain ». La limite de la « cognitique » est cependant celle du stockage informatique : « l’analyse complète du cablage neuronal humain nécessite des serveurs 1million de fois supérieurs aux serveurs actuels, afin d’offrir  un stockage mesurable en zetta-octets, au lieu des peta-octets actuels ». Intel pense que ce seuil , Zettaflops, sera atteint en 2029. Il sera alors possible d’effectuer 1000 milliards de milliards d’opération à la seconde ! 


Une intelligence artificielle est déjà née : Google

La thèse de Laurent Alexandre est qu’une intelligence à l’échelle du globe est en train de se doter de cette capacité : « l’opinion n’a pas encore compris qu’une intelligence artificielle est déjà née : Google ! ». L’émergence de moteurs de recherche intelligents, d’algorithmes auto-apprenants, de la mutualisation planétaire des connaissances, sont un formidable accélérateur : Internet a permis une intelligence collective, une « néosphère ». 

Les interfaces cerveau-ordinateur commencent à exister, « dans quelques décennies », estime L .Alexandre, « nous pourrions être ‘assistés’  par des puces intégrées dans notre cerveau, ou interfacés via un casque muni de micro-électrodes. Nous serons connectés aux bases de données universelles et capable de communiquer directement par la pensée d’humain à humain ».

Or la « multinationale tentaculaire » qu’est Google, constitue déjà la plus grande bibliothèque du savoir et s’est déjà positionnée sur la recherche pour reculer la mort.

Les pacemakers, les naorobots, les objets connectés que nous avons au poignet ou autour du cou pourraient déjà être infectés par des virus informatiques et être contrôlés ! « L’humanité en réseau qui se dessine devra se doter de firewalls et d’antivirus à la hauteur », prévient Laurent Alexandre.

 

Pour aller plus loin, je vous recommande la lecture du passionnant « La mort de la mort », J.-C. Lattès.