Des projets plus courts mais pas forcément avec moins de moyens

Parallèlement aux grandes manoeuvres dans les hautes sphères de l'édition de logiciels, la crise financière et économique continue à faire des ravages sur le terrain, qu'ils soient bien réels ou simplement prétexte à une recherche de performance et de productivité. Il en résulte des restrictions budgétaires dans la grande majorité des entreprises et une pression de plus en plus forte pour raccourcir la durée des projets tout en maintenant les exigences de qualité et de périmètre fonctionnel. “Le déploiement de l'ERP dans la situation conjoncturelle actuelle est un peu plus difficile, car les budgets et les temps de déploiement sont tirés vers le bas”, confirme Marc Roland. “Pour cela, il faut trouver des solutions imaginatives, consistant à réduire les coûts. Nos clients n'ont tout simplement plus de temps à consacrer à leur projet ERP en complément de leur travail quotidien”. Eric Dubarry s'inscrit en faux par rapport à cela et trouve que la durée des projets n'a pas diminué : “il serait imprudent de limiter le nombre de jours/homme alloués à l'encadrement, à la méthodologie, aux différentes ressources au risque de ne pas aboutir au résultat escompté”, commente- t-il. Il estime en revanche que “les demandes des entreprises les plus petites sont souvent irréalistes : n'ayant pas conscience de ce qu'est le mode projet, elles voudraient ne pas passer trop de temps ni payer trop cher à la mise en place de l'outil. Or, l'essentiel de la mise en oeuvre d'un ERP n'est pas la formation des utilisateurs mais bien la conduite du projet en lui-même”. Chez SOA People, Vincent Simioni constate pourtant que “si nos clients sont de plus en plus décentralisés en régions parce que SAP est de plus en plus orienté SMB, ces entreprises sont quasiment aussi matures que celles présentes dans les grandes métropoles. La seule différence, c'est qu'elles exigent parfois d'avoir une présence locale” – “Le marché de la PME/PMI souffre beaucoup aujourd'hui”, constate Marc Roland. “Sur notre zone d'intervention qu'est le quart sud-est de la France, nous observons que la non-qualité de certains produits fabriqués en Chine ou ailleurs pose problème. Certaines entreprises ré-internalisent donc leur production, qui était partie à l'étranger. La PME peut être réactive et se réorienter rapidement, d'où l'émergence du 'lean manufacturing'”.