Il aura fallu mettre en place une vaste opération internationale pour mettre fin aux activités illicites d’un site internet à l’origine de plus de quatre millions d’attaques informatiques dans le monde.
Les autorités britanniques ont annoncé mercredi la fermeture d’un site internet à l’origine de plus de quatre millions d’attaques informatiques dans le monde dans le cadre d’une opération internationale ayant mené à plusieurs arrestations. « Des pirates informatiques à travers le monde ont utilisé le site webstresser.org, qui pouvait être loué pour seulement 14,99 dollars (12,30 euros), afin de lancer plus de 4 millions d’attaques » en ligne, a annoncé la National Crime Agency (NCA) dans un communiqué.
« Les autorités de cinq pays, dont les Pays-Bas, la Serbie, la Croatie et le Canada, avec le soutien de la police écossaise et d’Europol, ont ciblé six membres du groupe criminel derrière webstresser.org« , a précisé l’agence britannique de lutte contre le crime. Parallèlement, la police néerlandaise, soutenue par ses homologues allemande et américaine, « a saisi des serveurs et fermé le site ce matin à 11H30 » (10H30 GMT), a-t-elle ajouté.
7 banques britanniques attaquées en 2017
Le site était utilisé pour lancer des attaques par déni de service, qui visent à inonder un réseau ou un ordinateur de requêtes pour l’empêcher de fonctionner. Dans le cadre de son enquête, la NCA avait identifié une adresse à Bradford (nord de l’Angleterre) où elle avait mené une perquisition, associée à un individu soupçonné d’être associé à l’attaque informatique qui avait affecté « sept des plus grandes banques britanniques » en novembre 2017. Ces banques « avaient été contraintes de limiter leurs opérations, entraînant des coûts à hauteur de centaines de milliers de livres pour rétablir le service« , selon la NCA. L’agence avait ensuite identifié « l’infrastructure criminelle« , située aux Pays-Bas, et « travaillé en collaboration avec la police néerlandaise » pour mettre fin à ses agissements. « Par nature, la cybercriminalité est une menace qui traverse les frontières, et notre réponse doit s’appuyer sur une collaboration étroite entre les services« , a souligné Jo Goodall, enquêtrice au sein de la NCA. « Les arrestations effectuées ces deux derniers jours montrent qu’internet n’offre pas un anonymat absolu aux contrevenants, et nous espérons identifier d’autres suspects liés au site dans les prochaines semaines« , a-t-elle ajouté.
En Croatie, le ministère de l’Intérieur a annoncé dans un communiqué que le site « était géré par un ressortissant croate âgé de 19 ans arrêté » mardi. Présenté comme le propriétaire du site et soupçonné d’infraction grave contre la sécurité des systèmes informatiques, il risque « une peine de un à huit ans de prison« . En Serbie, deux personnes de 19 et 21 ans soupçonnées d’être des administrateurs du site ont été arrêtées, selon le ministère de l’Intérieur serbe. Il a expliqué que le site Webstresser était considéré comme le plus grand marché mondial pour la location de service de ce type d’attaques.
Auteur : La Rédaction avec AFP