L’Afnic dévoile son étude 2025 « Réussir avec le web » et met en lumière un paradoxe préoccupant : les TPE/PME restent convaincues de l’importance d’exister en ligne, mais leurs usages numériques – réseaux sociaux, sites web, cybersécurité – reculent nettement. Dans ce paysage ralenti, le .fr demeure pourtant leur ancrage le plus solide.
L’étude 2025 de l’Afnic, réalisée auprès de près de 2 500 micro-entreprises, TPE et PME françaises, dresse un constat en demi-teinte. Les petites structures continuent de considérer Internet comme vital pour leur activité (99 % l’estiment utile ou indispensable). Pourtant, après plusieurs années de progression continue, leurs usages numériques marquent un net ralentissement.
Une présence en ligne qui s’essouffle
Les indicateurs clés poursuivent leur chute : seules 64 % des entreprises sont actives sur les réseaux sociaux (–11 points en un an), et 61 % disposent d’un site web (–9 points). Les budgets suivent la même trajectoire : les investissements supérieurs à 1 000 euros reculent, tandis que les dépenses minimales (moins de 300 euros par an) deviennent majoritaires.
Cette baisse ne reflète pas une désaffection totale, mais un phénomène structurel. Car en effet, plus de la moitié des répondants ont moins d’un an d’existence. Moins équipées, encore en phase de lancement, ces entreprises tirent mécaniquement les indicateurs vers le bas. L’enjeu reste donc moins l’intérêt que la capacité à structurer une présence solide et durable.
Le .fr, point d’ancrage stable
Malgré ce repli, certains fondamentaux demeurent robustes. 90 % des entreprises dotées d’un site web possèdent leur propre nom de domaine, et le .fr reste largement dominant (56 %), loin devant le .com (37 %). Mais la cohérence globale reste fragile puisque seule une entreprise sur deux utilise une adresse e-mail professionnelle liée à ce nom de domaine, tandis que les adresses Gmail progressent nettement. La confiance associée au .fr existe, mais elle ne suffit pas si l’identité numérique globale manque d’unité.
Cybersécurité : une vigilance qui recule pour la deuxième année
C’est le point le plus préoccupant de l’étude. Les bons réflexes de cybersécurité s’étiolent :
- 38 % seulement sauvegardent leurs données (–7 points en un an),
- même proportion pour les mises à jour de sécurité (–3 points),
- 44 % ne savent pas si des mesures de sécurité sont en place dans leur entreprise (+3 points).
Après des années de sensibilisation renforcée, ces chiffres rappellent que les TPE/PME restent les plus vulnérables et les moins équipées pour suivre le rythme des menaces.
Un besoin d’accompagnement plus que de conviction
Comme le résume l’Afnic, il ne s’agit pas d’un désengagement, mais d’un décrochage entre intention et action. L’étude plaide pour un accompagnement renforcé avec la structuration de la présence en ligne, la cohérence de l’identité numérique et l’adoption de réflexes de sécurité adaptés. Dans une période où les cybermenaces augmentent et où les usages numériques deviennent plus complexes, la maturité numérique des petites entreprises reste un chantier essentiel.








