Une étude SolarWinds montre qu’un administrateur de bases de données (DBA) sur trois envisage aujourd’hui une reconversion, faute d’alignement avec les attentes des directions IT et d’outils réellement adaptés à leurs responsabilités croissantes.
À mesure que les organisations gèrent des architectures distribuées, multi-environnements et critiques pour la performance métier, les DBA sont en première ligne. Le rapport 2025 de SolarWinds met en évidence un écart marqué entre la perception des dirigeants IT et la réalité opérationnelle des équipes data. Résultat : une pression soutenue, un épuisement professionnel grandissant et, pour 33 % des administrateurs interrogés, l’envie de changer de métier.
Une complexité technique qui s’étend bien au-delà des bases historiques
Si 81 % des DBA continuent à administrer principalement des serveurs Oracle et SQL, leur périmètre s’est considérablement élargi. Ils doivent désormais opérer un écosystème hétérogène de technologies de données au service de l’analytique, des applications modernes et de l’IA. Les environnements sont eux aussi plus dispersés : 57 % des déploiements restent sur site, 31 % reposent sur du cloud public et 12 % sur du cloud privé.
Cette diversité, associée à des attentes de disponibilité permanente, augmente mécaniquement le risque d’erreurs. L’étude pointe également un manque d’alignement entre les stratégies des dirigeants IT et les contraintes quotidiennes des équipes data, phénomène qui aggrave le sentiment de surcharge.
Un quotidien dominé par l’urgence et les alertes
Le constat le plus préoccupant porte sur l’organisation du travail. En moyenne, les administrateurs de bases de données passent 27 heures par semaine à gérer des incidents et des tâches réactives. Ce modèle empêche la mise en place d’initiatives structurantes, comme l’optimisation des architectures ou la consolidation des pratiques de gouvernance.
La désensibilisation aux alertes est par ailleurs devenue un problème majeur : 75 % des personnes interrogées affirment qu’elle nuit à la capacité de hiérarchiser correctement les incidents, et près de la moitié considèrent l’impact comme considérable. Ce cycle d’urgence perpétuel contribue largement à l’épuisement professionnel et au désengagement.
L’IA en renfort, mais pas sans risques organisationnels
Les outils d’IA commencent à alléger certaines tâches. Selon l’étude, ils permettent de diagnostiquer plus rapidement les problèmes de performance et de réduire le temps consacré aux opérations manuelles. Les DBA ayant déjà adopté ces solutions y voient un bénéfice réel pour se concentrer sur des tâches à forte valeur ajoutée.
Cependant, leur intégration pose encore des difficultés : supervision accrue, workflows mal adaptés, qualité de données insuffisante, absence de gouvernance claire. Les cadres dirigeants sous-estiment fréquemment ces obstacles, ce qui accentue le décalage entre stratégie et réalité opérationnelle.
Vers un rôle plus stratégique, à condition de rééquilibrer la charge
L’étude conclut que les organisations capables de simplifier les environnements techniques, d’unifier les outils et de renforcer la formation continue pourront transformer leurs équipes DBA en partenaires stratégiques de la direction. À l’inverse, sans changement, le risque de perte de compétences clés pourrait rapidement devenir un enjeu critique pour les DSI.








