Accueil Quantique Souveraineté quantique : la Défense passe à la vitesse supérieure

Souveraineté quantique : la Défense passe à la vitesse supérieure

Source : Pete Linforth de Pixabay

Pour son discours de clôture du salon France Quantum, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a dévoilé ses intentions stratégiques et la volonté d’accélération dans le domaine du quantique militaire.

Le ministre a rappelé que le quantique appliqué à la défense, bien qu’il reste un secteur méconnu du grand public, a un fort potentiel stratégique. Le grand projet le concernant est celui de gagner en souveraineté technologique et de ne pas se laisser distancer par les puissances adverses.

Le quantique, ce n’est pas seulement du calcul : dans le militaire, ce sont surtout les communications sécurisées, les capteurs avancés et la détection sous-marine qui sont ciblés. Il peut aussi jouer un rôle dans le nucléaire, la détection de menaces ou encore les technologies dites furtives, c’est-à-dire les techniques visant à réduire la visibilité des objets tels que les avions, navires et autres. Sachant que la concurrence internationale est particulièrement active sur ces sujets, il est impératif pour la France d’investir et vite, face notamment à des Etats comme la Russie, la Corée du Nord ou l’Iran qui avancent discrètement.

La Défense dévoile sa feuille de route

Sébastien Lecornu a aussi annoncé le développement de nouvelles structures pour accompagner et accélérer ce projet souverain. D’ici 2027, notamment à Polytechnique, un campus quantique de la défense verra le jour avec pour objectif de décloisonner les expertises publiques et privées et de structurer une filière industrielle française. Le tout s’inspirant du modèle du Campus Cyber.

Il sera également créé un laboratoire quantique de défense avec une vocation opérationnelle de rapprocher les utilisateurs finaux, autrement dit les militaires, des développeurs technologiques. Son développement se base sur une logique de retour d’expérience et d’innovation terrain.

L’appel du pied aux investisseurs privés

Côté financement, le ministère a engagé 250 millions d’euros entre 2024 et 2030 , mais cet effort reste insuffisant. Le ministre appelle à la mobilisation des investisseurs privés. Il insiste sur la prise de risque et l’expérimentation et souhaite un changement de culture dans l’approche des innovations de rupture dans la Défense.