Accueil Cybersécurité Si Thales ne rachète pas la cybersécurité d’Atos, quelle est sa cible ?

Si Thales ne rachète pas la cybersécurité d’Atos, quelle est sa cible ?

Thales envisagerait un rachat des activités de cybersécurité (BDS) de la SSII française Atos selon l’agence Reuters. Mais une telle acquisition n’aurait sans doute pas le feu vert du Gouvernement, qui ne souhaite pas voir nos grands champions français du Numérique démantelés.

Thales projetterait, selon l’agence Reuters, le rachat des activités de cybersécurité d’Atos qui serait valorisées entre 2 et 3 milliards d’euros pour un chiffre d’affaires effective d’un peu plus de 1 Md€. Reuters affirme même que Thales aurait consulté des fonds de capital-investissement, dont Bain Capital, qui rachète actuellement la SSII Inetum, afin d’étudier le lancement d’une offre commune sur Atos.

Une information pourtant aussitôt démentie officiellement par Thales le 2 février 2022. Le fournisseur français de systèmes de défense militaire, de transport et de solutions de cybersécurité confirme cependant qu’il « est potentiellement intéressé par tout actif de cyber-sécurité qui serait disponible à la vente. Mais aucune discussion n’est en cours avec Atos à cet égard ».

Et ce n’est pas les cibles qui manquent, même si la valorisation des activités de cybersécurité atteignent des sommets actuellement, en raison de la multiplication des cyberattaques. En 2019, Thales avait déjà renforcé ses compétences dans la cybersécurité et les cartes à puces en rachetant Gemalto pour 4,8 milliards d’euros.

La valorisation boursière d’Atos a atteint en janvier 2022 son plus bas niveau depuis près de 10 ans

Même si Thales ne cache pas son intention de se renforcer dans la cybersécurité, la rumeur d’un rachat de tout ou partie d’Atos était plausible car la SSII est en difficulté depuis 2021, tant sur le plan financier que de sa gouvernance. En outre, sa valorisation boursière a chuté en janvier 2022 à son plus bas niveau depuis près de 10 ans, après que la SSII ait lancé deux avertissements sur ses résultats en 2021.

Par ailleurs Thales et Atos se connaissent déjà bien, et tout spécialement sur le sujet de la cybersécurité. Ces deux entreprises ont d’ailleurs cofondé en mai 2021 Athea, une entreprise qui ambitionne de devenir le champion du big data et à l’intelligence artificielle pour les secteurs de la défense et de la sécurité.

Le rachat d’une grande SSII est un sujet sensible pour le Gouvernement

Autant le Gouvernement est favorable à la création de champions français dans le Numérique, dans les services IT et le Cloud notamment, autant il refuse de voir de grandes SSII nationales comme Atos passer sous pavillon étranger ; comme cela est pourtant le cas actuellement avec Inetum, qui est rachetée depusi janvier par le fond américain Bain Capital et ses partenaires.

De plus, le cas d’Atos est symbolique car la SSII a longtemps été dirigée par Thierry Breton, un ex-ministre français de l’Economie devenu aujourd’hui commissaire européen.