Accueil Politique Semi-conducteurs : la Chine pointe des défaillances de sécurité chez l’américain Micron

Semi-conducteurs : la Chine pointe des défaillances de sécurité chez l’américain Micron

(AFP) – L’organisme chargé de la cybersécurité en Chine a annoncé dimanche qu’une enquête avait mis au jour des défaillances de sécurité au sein du fabricant de semi-conducteurs américain Micron et appelé les entreprises travaillant avec des données sensibles à arrêter d’acheter ses produits.

Cette enquête est le dernier rebondissement de la bataille que se mènent les Etats-Unis et la Chine sur le front des semi-conducteurs, des composants indispensables pour l’industrie numérique et la transition écologique, Washington essayant de restreindre l’accès de la Chine aux puces les plus avancées. Elle intervient également sur fond de durcissement des lois chinoises relatives à la sécurité nationale et l’anti-espionnage.

Les puces informatiques de Micron « présentent des problèmes potentiels pour la sécurité des réseaux relativement sérieux, ce qui pose un problème majeur à la sécurité des chaînes d’approvisionnement (…) et affecte la sécurité nationale de la Chine« , a indiqué l’organisme dans un communiqué. « Les opérateurs d’infrastructures travaillant avec des données sensibles en Chine devraient arrêter d’acheter les produits de Micron« , poursuit le
communiqué.

« Protéger la sécurité nationale »

La Chine avait annoncé début avril une procédure contre Micron, afin de « passer en revue » les produits du fabricant de composants électroniques et de prévenir d’éventuels « risques » pour sa « sécurité nationale« . « Il s’agit d’une mesure réglementaire ordinaire prise […] pour protéger la sécurité nationale« , avait indiqué alors une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning.

Au nom de la « sécurité nationale« , Washington avait annoncé en octobre 2022 de nouveaux contrôles à l’exportation pour limiter l’achat et la fabrication par Pékin de puces haut de gamme « utilisées dans des applications militaires« . L’Union européenne a de son côté trouvé le mois dernier un accord sur un plan visant à développer cette industrie sur son propre territoire pour réduire sa dépendance envers l’Asie. Et après les Etats-Unis et les Pays-Bas, le Japon avait annoncé fin mars son intention de restreindre ses exportations d’équipements de fabrication de semi-conducteurs, s’attirant les foudres de la Chine.

De son côté, Pékin a déjà dépensé ces 10 dernières années des milliards de dollars pour sa propre industrie de semi-conducteurs, afin de ne plus dépendre des importations étrangères pour ses puces électroniques. En 2021, la Chine a importé pour plus de 430 milliards de dollars de semi-conducteurs, plus que ce que le pays dépense pour le pétrole.