Accueil Emploi Recruter et fidéliser : Enioka, société française de conseil en SI, témoigne

Recruter et fidéliser : Enioka, société française de conseil en SI, témoigne

Enioka privilégie un bon état d’esprit et une bonne ambiance. @Enioka

Exigeante dans son recrutement, horizontale dans son organisation, la société de conseil en SI Enioka fidélise ses collaborateurs en leur laissant une large autonomie sur des missions challengeantes et en instaurant une bonne ambiance de travail. Entretien avec Sébastien Renard, directeur général du cabinet.

 

Solutions Numériques : Qui est Enioka ?

Sébastien Renard. @ Enioka

Sébastien Renard, directeur général d’Enioka : Nous sommes un cabinet de conseil créé en 2010, qui compte plus de 50 personnes pour 8 millions d’euros de chiffre d’affaires sur l’exercice 2021-2022. Nous réalisons une centaine de missions par an, de quelques milliers à quelques centaines de milliers d’euros. Nos activités, divisées en 3 sociétés distinctes, portent sur le conseil en systèmes d’information (architecture, conception du SI, data science…), le développement logiciel, la transformation des productions informatiques. Notre groupe grandit en conservant un esprit de jeune entreprise. Nous croissons horizontalement à travers la diversification de nos activités.

S.N. : Quelle est votre philosophie en tant qu’employeur ?

S.R. : Chaque entrepreneur devrait avoir à cœur de créer un cadre de travail permettant à chacun de s’épanouir. En termes de qualité de vie au travail, mieux vaut prévenir que guérir. Nous n’avons pas de plan d’action correctif, mais nous travaillons en amont afin de créer un cadre agréable qui donne envie de travailler. Nous leur proposons des projets structurants, difficiles.

La qualité de vie au travail ne se décrète pas ; il faut créer des conditions qui la rendent possible. Les deux points clés sont d’être à l’écoute des attentes de ses collaborateurs et d’organiser le travail pour offrir une certaine variété afin de convenir à chacun. L’écoute, c’est un dialogue permanent et sincère afin de connaître ses équipes. C’est leur offrir la possibilité de pouvoir s’exprimer librement et faire des retours constructifs. L’autonomie de nos consultants passe ainsi par la liberté de parole et d’action. Aussi formons-nous nos équipes à être autonomes. Plus largement, notre plan de formation permet de monter en compétences et de se former en permanence. Et le travail est justement rémunéré.

S.N. : Quel est le rôle du management ?

S.R. : Nous avons une organisation hiérarchique assez plate et légère. Une circulation de l’information transparente, ascendante comme descendante, est de mise pour instaurer un climat de confiance mutuelle. Les managers doivent être exemplaires sans être autoritaires, pour que les gens aient envie de rester.

En outre, notre management est réellement opérationnel. Le rôle du manager est de faire grandir ses équipes ; s’il peut lui même les former et transmettre son savoir-faire, il créé un lien très fort avec ses équipes. Ainsi, je reste moi-même opérationnel, passant la moitié de mon temps sur des missions de conseil en architecture du SI. Cela me permet de garder les pieds sur terre et de rester connecté à mes équipes.

« Rester opérationnel me permet de garder les pieds sur terre et de rester connecté
à mes équipes. »

S.N. : Comment arrivez-vous à recruter dans un marché extrêmement tendu ?

S.R. : Nous sommes très exigeants lors du recrutement, même si nous connaissons des difficultés de recrutement quel que soit le poste. Pour recruter cinq personnes, nous rencontrons plusieurs centaines de personnes pour au moins un entretien. Nous passons par tous les canaux, forums d’écoles, forums virtuels, job boards, et cabinets de recrutement. Ceux-ci nous trouvent « casse-pieds » car ils doivent nous envoyer 20 profils pour un poste ! Le processus de recrutement entier est long et sélectif, et compte cinq entretiens de une à trois heures avec des dirigeants et des consultants. Nous avons une grille d’analyse, l’un de nos critères est « avons-nous envie de travailler avec cette personne ? ». Nous sommes petits, nous ne proposons pas de salaires incroyables, alors nous essayons de nous différencier, par exemple par l’autodérision dans une vidéo conçue par l’humoriste (et ingénieur) Karim Duval.

S.N. : Quelle recette donneriez-vous pour fidéliser les collaborateurs ?

S.R. : Nous privilégions un bon état d’esprit. C’est un tout, l’intérêt des missions, une organisation lean, l’ambiance de travail. La solidarité au sein de l’équipe ne vient pas par hasard, elle se crée par la bonne composition de l’équipe, et donc dès le recrutement. Elle s’entretient également à travers une animation au quotidien : valorisation de l’entraide et du partage de connaissances en particulier. Dans des entreprises qui fonctionnent bien, beaucoup de collaborateurs ne sont pas que des collègues, mais de véritables amis. Il ne faut pas pour autant empiéter sur la vie privée et le souhait de chacun.

 

 

Christine Calais