Selon une étude OPIIEC–Atlas, la reconversion professionnelle féminine pourrait devenir un levier majeur pour répondre à la pénurie de talents dans un secteur numérique sous tension, alors que les femmes ne représentent encore que 15 % des métiers techniques.
Un secteur sous tension, toujours peu féminisé
Le numérique reste l’un des secteurs les plus dynamiques de l’économie française, mais également l’un des plus confrontés à la pénurie de talents. D’après l’étude publiée par l’OPIIEC avec le soutien d’Atlas, 85 % des entreprises déclarent avoir des besoins de recrutement importants, alors que les femmes ne représentent que 15 % des emplois techniques dans les ESN. Un déséquilibre ancien, renforcé par des stéréotypes persistants, une faible visibilité des métiers et un manque de rôles modèles.
La reconversion, un levier RH sous-exploité
Dans ce contexte, la reconversion professionnelle apparaît comme une voie stratégique. Selon l’étude, 77 % des entreprises se disent prêtes à recruter des profils en reconversion, et 38 % des recrutements du secteur sur les trois dernières années proviennent déjà de parcours non issus de la filière initiale. Ce taux est identique pour les hommes et les femmes, ce qui montre que la reconversion est un vecteur de diversification.
Des atouts réels, mais des freins persistants
Pour les organisations, ces profils apportent souvent des compétences transférables, gestion de projet, relation client, créativité, et une maturité professionnelle qui se traduit par une meilleure adaptabilité. Mais l’étude souligne également des freins côté entreprises : méconnaissance des dispositifs de reconversion, perception trop technique des métiers et manque d’accompagnement interne.
Rendre le numérique plus lisible et plus inclusif
L’OPIIEC et Atlas appellent ainsi à rendre les métiers plus lisibles, à valoriser les parcours atypiques et à multiplier les dispositifs d’immersion ou de mentorat. La féminisation du secteur devient un enjeu business autant qu’un enjeu social : un moyen de renforcer l’innovation, d’élargir le vivier de compétences et de soutenir la croissance d’un marché sous pression.





