Similarweb observe une montée spectaculaire des usages liés à l’IA générative en 2025, portée par la recherche conversationnelle et l’explosion des applications mobiles. La mutation est réelle, mais elle ne signe pas encore la fin des moteurs traditionnels. Elle ouvre plutôt une période d’hybridation où visibilité, trafic et pratiques de recherche doivent être repensés.
L’IA conversationnelle s’installe au cœur des usages
L’étude 2025 Generative AI Landscape de Similarweb met en lumière une progression très nette des plateformes d’IA générative, qui attirent désormais un volume de visites mensuelles en forte hausse et une croissance tout aussi marquée des téléchargements d’applications mobiles. Cette dynamique confirme que l’IA n’est plus cantonnée à des usages exploratoires ou à un public curieux. Elle devient un canal régulier d’accès à l’information et un outil de production de contenus pour un nombre croissant d’utilisateurs.
Cette montée en puissance reflète aussi un changement d’attitude. Chercher une réponse, synthétiser une source, formuler une réflexion ou préparer un contenu ne se fait plus uniquement grâce à un moteur classique. Les utilisateurs privilégient des interactions plus souples, plus narratives, où l’IA fournit une réponse contextualisée plutôt qu’une simple liste de liens.
Une transition qui ne marginalise pas encore les moteurs traditionnels
Malgré l’enthousiasme autour des assistants IA, Similarweb constate que la majorité des utilisateurs conservent une pratique duale. Les plateformes génératives ne remplacent pas la recherche traditionnelle : elles s’y ajoutent. Les moteurs conservent un rôle central, notamment pour les requêtes nécessitant vérification, granularité ou diversité des sources, tandis que l’IA s’impose lorsque la demande implique interprétation, reformulation ou synthèse.
Cette cohabitation modifie pourtant l’équilibre général. L’IA repositionne la recherche comme une conversation et non comme un parcours de résultats. Elle ouvre la voie à un usage plus stratégique du langage naturel, où l’utilisateur formule des attentes plus complexes, parfois proches d’un brief, que les moteurs historiques n’avaient pas vocation à traiter.
Un impact profond mais encore difficile à quantifier sur la visibilité des contenus
L’un des points les plus sensibles du rapport concerne la redistribution du trafic. Les plateformes d’IA génèrent encore peu de redirections vers les sites externes, mais le trafic issu de ces interactions se distingue par une implication plus forte des visiteurs. Cette évolution questionne directement la manière dont les éditeurs évaluent leur visibilité et mesurent leur performance.
Le modèle basé exclusivement sur le volume pourrait perdre en pertinence. Le référencement dans un moteur ne garantit plus d’être visible dans un assistant IA, qui sélectionne, reformule ou synthétise l’information selon ses propres critères. Être cité, repris ou utilisé par une IA devient un enjeu à part entière, encore mal maîtrisé par les acteurs du contenu.
L’IA redéfinit la recherche sans pour autant dicter l’avenir
Cette étude dessine une tendance, pas un renversement définitif. L’adoption est rapide, mais les comportements restent hétérogènes. Certains utilisateurs basculent massivement vers l’IA, d’autres l’utilisent comme un complément ou l’ignorent encore. L’écosystème évolue, mais la bascule est progressive, faite de superpositions plutôt que de ruptures.
Ce qui se joue désormais, c’est la manière dont les entreprises, les médias et les plateformes vont s’adapter à un paysage où la recherche n’est plus une simple question de positionnement, mais un dialogue distribué entre moteurs, assistants et interfaces mobiles. L’IA générative change déjà la structure de la demande. Reste à savoir comment l’offre suivra.








