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Pure Storage veut imposer le Flash dans la sauvegarde

Avec son offre ObjectEngine, Pure Storage espère faire disparaître à terme les disques magnétiques des plateformes de backups, de même que les bandes sont en train de disparaitre de l’archivage au profit du Cloud.

Spécialiste du stockage Full Flash, Pure Storage innove là où on ne l’attendait pas. Tout comme il a imposé le Full Flash dans le stockage primaire et secondaire, l’américain veut l’imposer dans le monde de la sauvegarde.

Après s’être attaqué au stockage primaire avec ses FlashArray, au stockage secondaire avec le stockage de fichiers et objets avec FlashBlade, le spécialiste américain des infrastructures de stockage Full Flash Pure Storage s’attaque désormais aux infrastructures de sauvegarde avec la solution ObjectEngine.
Vouloir imposer des solutions Full Flash dans le monde de la sauvegarde peut paraître quelque peu surdimensionné en termes de performances, mais Gabriel Ferreira, responsable technique de Pure Storage pour la France, explique sa vision : « Nos clients se plaignent de plus en plus des temps de restauration de leurs solutions de backup. En effet, ceux-ci doivent restaurer des données de plus en plus fréquemment non plus seulement pour récupérer des fichiers perdus ou faire face à une catastrophe, ce qui est rarissime, mais surtout pour alimenter les systèmes analytiques, les plateformes de test des DevOps ou encore faire face à des besoins issus de la réglementation comme le RGPD. Les solutions en place ont été dimensionnées pour la sauvegarde, mais certainement pas pour effectuer des restaurations aussi fréquentes. »
La fréquence des demandes de restauration s’accroissant, les délais demandés par les infrastructures de sauvegarde à restaurer les données deviennent de plus en plus rédhibitoires pour les administrateurs. Pure Storage propose donc une solution Full Flash dont la technologie est directement issue de l’acquisition de StorReduce en milieu d’année 2018, une startup qui avait créé une solution de déduplication pour Amazon S3. Aujourd’hui repackagée par PureStorage, cette technologie se retrouve aujourd’hui au cœur de l’offre ObjectEngine.

PureStorage mise sur les architectures de stockage de type F2F2C

« Nous avons révolutionné le stockage primaire avec notre approche 100 % Flash, nous allons révolutionner le marché du backup en remplaçant la philosophie « Disk to Disk to Tape » par une approche qui consiste à faire du « Flash to Flash to Cloud » » argumente Gabriel Ferreira, « Le disque a remplacé la bande il y a une dizaine d’années, mais les entreprises sauvegardent toujours leur stockage primaire sur des disques de backup eux-mêmes sauvegardés sur un deuxième site, avec enfin une copie sur bande pour de la rétention en long terme, de l’archivage. Avec l’approche F2F2C, le stockage primaire 100 % Flash peut être du Pure Storage ou l’une des nombreuses baies de stockage du marché, le deuxième niveau de Flash sera l’ObjectEngine qui va dédupliquer les données sur notre FlashBlade dans une une approche « Scale Out » sur du 100 % Flash. Enfin, la deuxième baie de disques ainsi que la bande sont remplacées par le Cloud public, éventuellement du Cloud privé. » Ainsi, l’entreprise peut maintenir 10 jours de stockage sur une infrastructure Flash lui permettant une restauration très rapide sans devoir modifier ses logiciels et politiques de sauvegarde en place.

Pure Storage annonce la compatibilité de sa solution ObjectEngine avec les logiciels de sauvegarde de Veeam, Veritas, Commvault ou Oracle. Au-delà de ces 10 jours de production, les données sont envoyées dans le Cloud public, typiquement vers AWS S3 ou AWS S3 « Infrequent Access ».
Pure Storage propose ObjectEngine sous forme de boîtier à partir du mois de mars 2019 mais aussi sous forme d’appliance virtuelle pour Amazon Web Services en avril, mais sa disponibilité sur Microsoft Azure et Google devrait rapidement suivre.

« NVMe over Fabrics«  arrive sur les appliances PureStorage

La deuxième annonce du constructeur pour ce début d’année porte sur l’implémentation de la technologie « NVMe Over Fabrics » dans son appliance FlashArray DirectFlash Fabric. « La première phase d’amélioration des solutions Full Flash a été de remplacer les SSD par des mémoires flash NVMe. C’est ce que nous avons réalisé en 2017 et, depuis 2018, il n’y a plus de trace du protocole SCSI dans nos baies de stockage. « NVMe over PCIe » dans le châssis et « NVMe over Ethernet » et « NVMe over Fibre Channel » pour connecter des extensions à la baie d’origine ont déjà permis de diviser par 2 les temps de latence. Ce que nous annonçons aujourd’hui, c’est l’extension du protocole « NVMe Over Fabrics » jusqu’à l’application elle-même, entre le serveur et la baie de stockage. Il ne sera plus nécessaire d’utiliser iSCSI ou FCP (Fibre Channel Protocol) et échanger directement en Flash avec l’application avec « NVMe over Fabrics », ce qui va permettre de diviser encore par 2 les temps de latence. »

NVMe over Fabrics
Avec « NVMe over Fabrics », le temps de latence de l’accès aux données par les applications se réduit encore d’un facteur 2.

Pour les possesseurs de baies de stockage Pure Storage FlashArray, un changement de carte Ethernet 50 Gbits/s donnera accès à ce boost de performance, ce qui va aussi imposer une mise à jour du firmware des switchs réseau. Côté serveur, il va aussi falloir s’assurer que l’OS supporte le protocole. C’est déjà le cas de Linux et ce devrait être le cas de VMware dans les prochaines semaines, assure Gabriel Ferreira. Pure Storage estime que cet accroissement significatif des performances entre les applications et l’infrastructure de stockage Full Flash pourrait bien remettre en cause les choix des architectes de plateformes Big Data de type « Scale Out » qui privilégient bien souvent des cartes SSD en DAS (Direct Attachement Storage) dans les serveurs.

Gabriel Ferreira conclut cette annonce produit en soulignant la disponibilité de ces nouvelles solutions dans le Cloud : « Ces deux annonces entrent dans notre stratégie présentée voici un an qui veut que nous ne lancions plus de solutions uniquement on-premise. Tout ce que nous proposons on-premise est disponible aussi dans le Cloud public et vice-versa, avec la possibilité de supporter les architectures hybrides qui sont bien souvent celles choisies par nos clients. »

Auteur : Alain Clapaud