Thales franchit une étape en Europe et annonce le lancement d’une carte à puce intégrant la cryptographie post-quantique et certifiée au plus haut niveau de sécurité (EAL 6+). Pour les gouvernements, administrations et grandes institutions, cette innovation marque une avancée stratégique : elle permet de préparer dès aujourd’hui les systèmes d’identité aux menaces de demain.
L’urgence de préparer la bascule vers le quantique
Selon Gartner, d’ici 2029, les ordinateurs quantiques auront la capacité de casser les mécanismes cryptographiques asymétriques actuellement utilisés à grande échelle. Les cartes d’identité électroniques, cartes de santé et permis de conduire numériques pourraient alors devenir vulnérables, exposant des millions de citoyens et d’organisations à des risques majeurs. L’investissement dans des solutions pérennes apparaît désormais comme une priorité pour protéger durablement les données sensibles.
« La cybersécurité pérenne n’est plus un concept, c’est une réalité », souligne Nathalie Gosset, vice-présidente des solutions d’identités et de biométrie chez Thales.
Une certification inédite portée par l’ANSSI
La carte « MultiApp 5.2 Premium PQC », développée en partenariat avec le CEA-Leti, est la première en Europe à obtenir un Visa de sécurité de l’ANSSI pour sa résistance au quantique. Elle intègre les nouveaux algorithmes de signature numérique standardisés par le NIST, aujourd’hui considérés comme les références internationales de la cryptographie post-quantique. Cette certification, au-delà du simple exploit technique, envoie un signal fort aux acteurs publics et privés : la résilience face aux menaces quantiques peut être intégrée dès à présent dans les stratégies de transformation numérique.
« L’Europe est prête à devenir un leader en sécurité post-quantique », affirme Franck Sadmi, directeur du Centre national de certification de l’ANSSI.
Un avantage compétitif et stratégique pour l’Europe
Pour les institutions, déployer une carte d’identité électronique ou un document officiel sécurisé par des mécanismes post-quantiques, c’est éviter d’avoir à renouveler massivement des millions de titres à la veille d’un bouleversement cryptographique. C’est aussi garantir que les infrastructures d’identité, les systèmes de santé et de mobilité resteront opérationnels même face à des ordinateurs dotés d’une puissance de calcul inédite. Cette anticipation devient un facteur de continuité de service et un gage de confiance auprès des citoyens.
En devenant le premier acteur européen à proposer une carte à puce résistante au quantique, Thales place l’Europe dans une dynamique de leadership mondial sur la cybersécurité de demain. Pour les organisations, adopter ce type de solution, c’est réduire leur exposition au « big bang cryptographique » annoncé, tout en envoyant un message fort de confiance et de souveraineté numérique à leurs partenaires.