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Pénurie des talents : 76% des entreprises du numérique font appel à des freelances

Mais elles ont cependant du mal à les recruter. C’est ce que met en lumière le premier Baromètre de l’expertise du numérique réalisé par Inop’s auprès de 215 entreprises et de 1 000 freelances.

Les deux tiers des 215 sociétés interrogées pour cette étude (90 % d’entreprises du numérique et 10 % de grands groupes et ETI) se déclarent victimes de la pénurie de talents dans les métiers du numérique, ce qui a pour 57 % d’entre elles une conséquence directe sur leur croissance. Les trois quarts font désormais appel à des indépendants pour pallier ces carences, certaines en les intégrant directement dans leurs équipes projets. Les experts en cycle de vie des applications, en gestion du SI et en management de projets sont les profils actuellement les plus recherchés.

Si les entreprises du numérique peinent à recruter de nombreux profils techniques, c’est essentiellement lié à leur incompréhension des attentes des candidats, qu’ils soient salariés ou freelances.

Laurent Levy

«  Le freelance est encore souvent vu par l’ESN ou le cabinet de conseil comme une compétence en débordement, alors qu’aujourd’hui il recherche davantage de reconnaissance et de choix dans ses projets et ses fonctions d’intervention, explique Laurent Levy, président du groupe Inop’s. Pour séduire cette population, les ESN doivent considérer le freelance autrement qu’en simple fournisseur de services. C’est plutôt quelqu’un qu’on doit essayer d’intégrer dans la dynamique globale des différents projets ». Concernant les salariés qui viennent d’être embauchés, la difficulté réside dans le fait que certains ont envie de se situer dans le même schéma que les free lance travaillant pour l’entreprise. « Soit ils basculent dans le free lancing soit l’entreprise accepte de leur offrir une certaine liberté », déclare Laurent Levy. Par exemple la possibilité d’effectuer ailleurs de courtes missions ». Lire à ce sujet, notre article sur les side projects.


Demain tous freelances ?

La tendance des professionnels du numérique à devenir indépendants est en effet grandissante. Le salariat ne fait plus rêver les français, qui fuient la hiérarchie et veulent travailler pour des projets qui ont du sens et qui répondent à leurs valeurs. Selon le Baromètre de l’expertise du numérique, plus des deux tiers des freelances interrogés deviennent indépendants par choix de vie et un quart par rejet du salariat. Par ailleurs, 58 % d’entre eux pensent que la législation française doit évoluer en proposant un troisième statut, intermédiaire entre celui de salarié et de non salarié, pour les « slashers ». Tandis que 30 % pensent qu’encourager la pluriactivité (« slashing ») serait une bonne solution contre la pénurie de talents. « Quant on navigue au cours de sa vie professionnelle entre les deux statuts, salarié et non salarié, on perd beaucoup d’avantages, estime Laurent Lévy. Le fait d’avoir un statut intermédiaire permettrait cette totale reconnaissance des personnes pluriactives. Ça a déjà été mis en place en Espagne et ça se passe très bien ».

 

Auteur : Patricia Dreidemy

 

* Créé en 2009, Inop’s a construit un réseau d’experts du numérique regroupant plus de 800 PME et startups et 35 000 experts indépendants au sein de sa plateforme XXE dédiée exclusivement à la communauté des freelances.