A l’occasion du FIC 2017, le rendez-vous des acteurs de la cyberdéfense à Lille, Solutions IT/Solutions-numeriques.com a rencontré Michel Van Den Berghe, directeur général d’Orange Cyberdéfense, la division sécurité dépendant de l’activité services pour les entreprises de l’opérateur télécoms, pour faire le point sur ses nouvelles offres et sa stratégie.
« Les gens pensent toujours que la foudre va tomber à côté de chez eux », pose Michel Van Den Berghe, DG d’Orange Cyberdéfense au FIC 2017. L’opérateur de services en cybersécurité a vocation à donner une réponse globale aux entreprises, avec « une palette de services, aussi bien en conseils qu’en infrastructures managées, que l’on retrouve sur l’étagère », alors que sur le marché français « on retrouve beaucoup de petits spécialistes qui n’apportent pas un écosystème complet de cyberdéfense ». « De plus en plus d’opérateurs d’importance vital, – que Michel Van Den Berghe ne veut pas citer -, travaillent avec nous parce que justement on est capable d’accompagner les entreprises sur de grandes volumétries de projets. Etant nous-même opérateur d’importance vital, on reproduit chez de grands clients tout ce que nous avons mis en place chez nous ». Orange Cyberdefense revendique une « approche holistique », synthétise le directeur général.
Croissance à l’international
Après être devenu « le leader français de la cybersécurité avec 1 200 personnes et environ 250 millions d’euros de chiffre d’affaires », Orange Cyberdefense souhaite renforcer sa présence en Europe, conformément au plan « Essentiel 2020 » d’Orange, alors que l’international représente actuellement ¼ du CA. Pour cela, « on va faire de la croissance externe », nous indique Michel Van Den Berghe, en acquérant « des sociétés de services ». Les pays où Orange est déjà présent seront privilégiés : par exemple le Bénélux, l’Allemagne ou encore l’Angleterre.
Protection des mobiles et des infrastructures
En 2016, Orange Cyberdéfense a mis l’accent sur ses solutions de protection des mobiles, avec la séparation des environnements personnels et professionnels, en chiffrant les appels et SMS… solution qui s’installe sur n’importe quel mobile. A l’occasion de ce FIC 2017, Michel Van Den Berghe met la lumière sur l’offre « Mobile Threat Protection », « avec détection des incidents : prise en main à distance, fraude, géolocalisation, vol d’identité… ».
Autre nouvelle offre, vantée par le directeur général : la « Flexible Security Platform », en libre-service, pour une protection de l’entreprise contre les menaces Internet. Au cœur du service : la sécurisation des flux entrants et sortants grâce au pare-feu nouvelle génération et des fonctions que l’on ajoute ou supprime à la carte : « ajustement de la bande-passante, nettoyage des virus, spam, etc. de la navigation et de la messagerie…. ». Le portail en mode sécurisé permet au client de gérer l’offre en mode as a service. Il répond à cette demande des entreprises de « pouvoir se connecter partout, de façon très sécurisée depuis n’importe quel device, et proportionner les outils de sécurité à ce qu’elles souhaitent sécuriser ».
Un laboratoire de threat intelligence dans la métropole lilloise
Le groupe, qui a musclé son offre avec le rachat de Lexsi en avril 2016 (complètement intégré depuis ce 1er janvier 2017), présentait aussi le « Threat Defense Center », plateforme SaaS délivrant l’ensemble des services de Threat Intelligence en 24/7 pour une défense active. D’ailleurs, Orange Cyberdefense va installer son laboratoire de threat intelligence et des services dans la métropole lilloise (à Lesquin), pour y créer un pôle complet avec une centaine d’employés dès cette année, au cœur de l’Europe. De quoi fournir rapidement un service de réponses aux incidents, à Paris, Londres ou encore Bruxelles.
Formation et recrutements
Face à ses besoins de recrutement et le manque de ressources sur le marché, l’entreprise a décidé de former elle-même ses ingénieurs en créant l’Orange Cyberdefense Acadamy, en partenariat avec le Cnam. 110 collaborateurs ont été formés en 2016 sur les pôles de Paris, Lille et Renne. « On va essayer d’en former 200 cette année », indique Michel Van Den Berghe. Les formations vont jusqu’à un niveau bac + 5 et peuvent bien évidemment déboucher sur un contrat au sein d’Orange Cyberdefense. Côté embauche, 200 personnes ont été recrutées en 2016, 300 sont prévues en 2017. La bataille est « très concurrentielle ente les grands acteurs », souligne Michel Van Den Berghe. L’expertise en cybersécurité est « rare », avec des surenchères de salaires, de « +10, 15, 20 % ». Orange embauche à « 40 000 euros par an, et quelqu’un qui a 4 ou 5 ans d’expérience monte à 80/90 KE », chiffre le DG. Les besoins portent notamment sur des spécialistes en gestion des identités et en construction de systèmes de défense…
