Suite à une nouvelle perte nette importante (112 millions de dollars) en Q3 2022, Nutanix a indiqué début août au gendarme américain de la Bourse (SEC) le licenciement de 270 employés.
Nutanix rejoint les grands fournisseurs de l’IT (Cisco, Microsoft, Oracle, etc.) qui recommencent, depuis cet été, à licencier alors qu’un ralentissement du marché IT BtoB se profile après deux années assez fastes pour l’industrie.
Nutanix a indiqué le 9 août au gendarme américain de la Bourse (SEC) le licenciement de 270 de ses quelque 6 200 employés, soit environ 4 % de ses effectifs dans le monde. Dès fin 2021, des rumeurs circulaient en France sur des licenciements potentiels chez Nutanix.
Rajiv Ramaswami, le PDG de Nutanix depuis fin 2020 (en photo), avait pourtant déclaré début juillet 2021 à la presse américaine, dont notre confrère CRN, « qu’aucun plan de licenciement n’était en vue grâce à sa nouvelle vision »… Or, cette nouvelle restructuration de l’été 2022 s’inscrit dans sa politique de réduction des coûts afin d’atteindre une croissance enfin rentable.
Nutanix réduit ses pertes et augmente son CA
Et pour cause, Nutanix a enregistré une perte nette de « seulement » 112 millions de dollars pour son troisième trimestre 2022, bouclé fin mai, contre une perte de 420 M$ au premier trimestre et de 115 M$ au second. Quant à son chiffre d’affaires du trimestre, il a fortement progressé à 404 millions de dollars, contre 345 M$ (déjà +8% vs 2020) un an plus tôt. Son PDG avait justifié ces résultats financiers en expliquant que Nutanix rencontrait, à l’instar d’autres fournisseurs IT, des problèmes d’approvisionnement et que la baisse de ses forces commerciales générait des ventes plus faibles que prévues.
Ses équipes de vente indirectes et directes n’ont pas été épargnées
D’ailleurs, comme Rajiv Ramaswami l’avait déjà annoncé dès le printemps 2021, ses équipes de vente indirectes et directes n’ont pas été épargnées par ces nouveaux licenciements de 2022, et notamment aux États-Unis ou en Australie. Logique car le PDG estime que les coûts d’acquisition de clients étaient trop élevés chez Nutanix : « Les coûts de vente et de marketing de Nutanix devraient passer de 79 % au cours de l’exercice 2020 à 45 % au cours de l’exercice 2025 en termes de pourcentage du chiffre d’affaires » avait-il déclaré à CRN. En interne, certains s’étonnaient que les commerciaux de la région EMEA aient des quotas de vente assez bas qui favorisent (trop ?) facilement l’atteinte de leur bonus. Dans le même temps, le PDG de Nutanix avait également précisé qu’il renforçait ses ventes avec les revendeurs.
Nutanix parviendra-t-il à améliorer sa situation dès 2022 ?
La société annoncera ses résultats annuels pour l’année après la fermeture des marchés américains le 31 août. Le départ au début du mois de son directeur financier, Dominick Delfino, est-il de bon augure ?
Nutanix aurait peut-être dû entrer en bourse plus tôt. Désormais, de nombreux fournisseurs de produits de stockage, dont les grands prestataires de services cloud alignent des offres assez similaires à celles de HCI, sa plateforme de stockage, qui reste un bon produit d’après ses revendeurs. La société sera probablement acquise à terme – par un Broadcom ? – pour sa propriété intellectuelle, mais sans doute pas à un prix aussi élevé que les investisseurs l’espéraient.
