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Nouveau site de production Canal+ : ultra haute définition et technologie IP

Hervé Mathoux. CANAL FOOTBALL CLUB - CFC

Canal Factory. Copyright : CANAL+, Thierry Gromik

 

Avec sa Canal Factory, opérationnelle depuis 2016, le groupe Canal+ devient la référence européenne en matière de production et de diffusion de contenus en live ou à la demande au standard UHD/4K en s’appuyant sur la technologie IP.

Le nouveau site de production du groupe Canal+ porte bien son nom : Canal Factory, l’usine à images, mais pas n’importe lesquelles, car il s’agit là du nec plus ultra en matière de qualité avec le format UHD/4K. Une définition quatre fois supérieure à celle que propose du Full HD. Ainsi, deux des quatre plateaux de tournage et les deux régies de la Canal Factory, centre situé à Boulogne-Billancourt, près de Paris, sont d’ores et déjà équipés de caméras et de consoles de mixage au service de la très haute définition. « C’est une vitrine technologique que nous proposons à nos producteurs et au grand public. Nous réalisons plus de 35 émissions par semaine sur ce site qui tourne à plein régime et nous sommes les premiers à l’échelle européenne à proposer ce haut niveau de service de la captation à la diffusion », exprime Ralph Atlan, CTO de Canal+. « Touche pas à mon poste », « Canal Football Club », « Les Guignols », « Canal Rugby Club », « La Case en + » …, des programmes en live mais aussi des tournages post-produits, des séries s’enchaînent dans ce centre de production audiovisuelle très haut de gamme.

Illustration régie. Copyright : CANAL+, Thierry Gromik

Le premier site audiovisuel IP en Europe

Installée dans les anciens locaux de la SFP Boulogne, la Canal Factory devient ainsi le troisième centre de production du groupe Canal+ avec ceux déjà existant à Boulogne, les sites HD Lumière et Arc de Seine, équipés de matériels broadcast traditionnel en cours de modernisation également.

Lorsqu’en 2015, Vivendi décide de créer un nouveau centre de production pour son groupe Canal+, la mission est excitante puisqu’il s’agit d’offrir le meilleur de ce qui existe en matière de qualité d’image aux spectateurs détenteurs de téléviseurs full HD et de smartphones dernier cri.

Ralph Atlan
Ralph Atlan, CTO de Canal+

« Après une étude préliminaire prospective sur les avancées technologiques des acteurs du marché, notre choix s’est porté sur plusieurs industriels dont Cisco, Grass Valley et Videlio, un prestataire, leader sur les technologies de l’audiovisuel, compétent en matière d’intégration de systèmes numériques », témoigne Ralph Atlan.
Le projet d’ouvrir le premier centre audiovisuel IP en Europe est parti de zéro avec l’achat de caméras, de mélangeurs, d’équipements informatiques réseaux et de stockage, capables de capter, mixer et stocker du contenu au standard UHD/4K. Si on ajoute la rénovation du bâtiment, la mise en place de groupes électrogènes, et autres aménagements techniques, l’investissement financier s’évalue à plusieurs dizaines de millions d’euros. « La Canal Factory est raccordée à notre plateforme de gestion des contenus qui est transversale à tous nos sites de production. C’est un media hub en environnement IP dans lequel s’empilent des disques durs utilisés par toutes les filiales du groupe Canal+ et, bien entendu, par nos 4 plateaux pour stocker, sauvegarder et distribuer les différents contenus selon les droits contractuels de diffusion. Nous avons créé des passerelles d’interfaçage entre les sites de broadcast traditionnel et notre centre tout IP », précise le DSI.

Un débit de 12 Gbits/s pour 50 vraies images/s

C’est grâce aux technologies IP que la production de contenus audiovisuels en UHD/4K pourra être réalisée avec une gestion des flux simultanés d’une grande fluidité entre les équipements de captation et des régies, entre les disques durs et les réseaux de diffusion via les fournisseurs d’accès Internet vers les utilisateurs. Seule une technologie comme l’IP peut le permettre, le standard UHD/4K étant très gourmand en ressources.

vincent_loré - Videlio
Vincent Loré, directeur du développement de Digital & Media de Videlio

« Le signal qu’on transporte et qu’on utilise en termes de production sur les plateaux n’est pas compressé mais sachant que de manière native un signal UHD est de 12 Gbits/s à comparer avec 1,5 Gbits/s pour un signal HD, nous réalisons des compressions de qualité pour enregistrer et stocker ces signaux d’une taille significativement supérieure à la HD, en moyenne à un débit entre 500 Mbits et 2 Gbits compressés. Cependant, lors de la distribution du contenu via satellite ou fibre optique, le contenu est à nouveau compressé pour descendre entre 20 et 30 Mbits, là encore à comparer avec les 6 Mbits pour un signal HD », explique Vincent Loré, directeur du développement de Digital & Media de Videlio. Les débits en production sont de l’ordre de 50 vraies images/s et jusqu’à 100 images/s progressives (soit une définition de 4096 x 2160 pixels), ce qui contribue à une restitution des couleurs très proche de la réalité, surtout pour les images de synthèse, sur des écrans plats même full HD, sachant que le signal devra s’adapter à terme selon qu’il s’agit d’un smartphone ou d’un téléviseur.

Plus d’une centaine de personnes ont participé à ce fantastique projet de la Canal Factory entre les équipes de Videlio, de Canal+, d’industriels. Aujourd’hui, une dizaine de techniciens veillent au bon fonctionnement de la salle technique, aux équipements de tournage et de mixage, à la maintenance, des personnes formées qui ont dû maîtriser et s’approprier les technologies IP. En revanche, aucune formation n’a été nécessaire pour les opérateurs de régie, les cadreurs et les entreprises extérieures. « Nous avons pour ambition de devenir un groupe international et de proposer les meilleurs contenus à des producteurs qui font partie de notre groupe ou des tiers. De même, nous voulons créer des opportunités aux entreprises qui vont pouvoir bénéficier de notre expertise, désireuses d’investir pour leurs marques, leurs stratégies. Nous pouvons leur apporter un accompagnement global en leur évitant tout obstacle technique », précise Ralph Atlan.

La 4 K est là, demain la 8 K remettra-t-elle tout en question ? Trop tôt pour le dire selon Vincent Loré « La 8 K arrive à peine au Japon et en Corée et n’en est qu’au stade expérimental. Aujourd’hui, la 4K fait ses premiers pas et il faudra sans doute patienter une dizaine d’années pour voir arriver la 8K en Europe. »

 

Auteur : Sophie Martin