Accueil Cybersécurité McAfee valorise son channel pour son retour à Wall Street

McAfee valorise son channel pour son retour à Wall Street

McAfee, un éditeur californien qui distribue ses logiciels de cybersécurité via un grand réseau de revendeurs, a déposé le 28 septembre 2020 au Nasdaq une Offre Publique Initiale (IPO). McAfee a été coté en bourse avant son rachat en 2011 par Intel, qui a revendu 51% de son capital en 2017 aux fonds TPG Global et Thoma Bravo.

Après CrowdStrike, McAfee est le second éditeur sécurisant des terminaux IT à entrer en Bourse aux Etats-Unis ces deux dernières années. Mais c’est la troisième entreprise américaine de cybersécurité à le faire cette année au Nasdaq car Sumo Logic avait déposé une Offre Publique Initiale (IPO) cet été. Par comparaison, quatre acteurs de la cybersécurité, un secteur lucratif en plein essor, avaient déposé une IPO en 2019 : Cloudflare, CrowdStrike, Ping Identity et Tufin. Celle déposée le 28 septembre 2020 par McAfee devrait atteindre une valeur estimée à au moins 100 millions de dollars.

Les éditeurs de cybersécurité cotés en bourse sont souvent rachetés

Force est de remarquer que les éditeurs de cybersécurité cotés au Nasdaq ont souvent été rachetés ces deux dernières années, et à des prix aussi élevés que leurs valorisations boursières théoriques : l’éditeur VMware s’est offert Carbon Black pour 2,1 milliards de dollars en octobre 2019 ; Broadcom a racheté Symantec pour 10,7 milliards de dollars en novembre 2019. Enfin, le fonds d’investissement Thoma Bravo, qui détient déjà une part significative du capital de McAfee depuis 2017 (voir plus bas), a déboursé en mars 2020 près de 3,9 milliards de dollars pour l’éditeur Sophos.

McAfee a été coté en bourse avant son rachat par Intel

Fondé en 1987 par John McAfee, l’éditeur éponyme a été coté en bourse de 1999 jusqu’à son rachat par Intel en 2011 pour 7,6 milliards de dollars. N’ayant pas réussi à capitaliser sur cette acquisition, Intel a revendu en 2017 une participation majoritaire (51 %) dans McAfee aux fonds TPG Global, LLC et à la société de capital-investissement Thoma Bravo. Le montant de la transaction avoisinerait 4.2 Md$, dettes incluses.

McAfee est toujours très endetté malgré son rachat

McAfee annonce pour son premier semestre 2020 un chiffre d’affaires de 1,4 milliard de dollars, contre 1,2 milliard de dollars au cours du premier semestre 2019. L’année dernière, l’éditeur a vu ses revenus 2019 bondir de 9.4% à 2.64 milliards de dollars. Mais McAfee demeure très endetté même s’il est parvenu à réduire sa dette en 2019, qui n’était plus « que » de 236 M$, contre 512 M$ un an auparavant. Rappelons que McAfee a procédé par le passé à plusieurs acquisitions, dont les rachats en 2018 de TunnelBear, un fournisseur de VPN au grand public, et en 2017 de Skyhigh, un broker en sécurité d’accès au cloud.

McAfee valorise son réseau de distribution

L’éditeur californien a largement valorisé son réseau de distribution IT dans le document d’enregistrement S-1 remis à la commission américaine des échanges boursiers. « Nous comptons beaucoup sur nos partenaires pour faciliter la vente de nos produits et solutions. Nous en vendons une partie importante par le biais d’intermédiaires tels que des affiliés, des revendeurs de proximité, des sociétés d’e-commerce, des fabricants de PC et d’autres partenaires de distribution« , a déclaré McAfee.

L’éditeur californien rappelle également le rôle joué dans ses ventes channel par ses trois grossistes IT : Arrow Electronics, Ingram Micro et Tech Data. Ces derniers ont contribué à respectivement 3 %, 15 % et 5 % de son chiffre d’affaires au premier semestre 2020. On apprend également qu’Ingram Micro était déjà le principal grossiste IT de McAfee en 2018 et 2019, et que la contribution des deux autres distributeurs à son chiffre d’affaires avait nettement diminué sur la période.

La part des grossistes ne représente actuellement que 23% du chiffre d’affaires channel de McAfee, ce qui est logique car l’éditeur adresse essentiellement des ETI et des grands comptes, parfois en direct, ou avec de grands partenaires et des OEM qu’il gère en direct.