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Logiciel espion Pegasus : NSO condamné à verser 168 millions de dollars à Meta pour avoir piraté WhatsApp

Après 5 ans et demi de procédure, le verdict est enfin tombé ce mardi 6 mai 2025 : NSO devra verser 168 millions de dollars à Meta pour avoir installé sans accord préalable leur logiciel espion Pegasus sur l’application de messagerie WhatsApp.

Cela fait de nombreuses années que NSO est accusé de permettre aux gouvernements d’espionner des profils spécifiques : militants, opposants politiques, journalistes… Une enquête de 2021 coordonnée par plusieurs médias a ainsi pu révéler que 50 000 personnes avaient été victimes de Pegasus. 

En ce qui concerne l’affaire qui relie Meta à NSO, la société israélienne avait piraté avec son logiciel espion entre 2018 et 2019 environ 1 400 smartphones par le biais de WhatsApp. Le groupe de Mark Zuckerberg, qui a détecté cette intrusion, s’était empressé de protéger ses utilisateurs et d’en informer les autorités. En sortant vainqueur de ce conflit, Meta a déclaré qu’il s’agissait de « la première victoire contre le développement et l’utilisation de logiciels espions illégaux ». Elle est persuadée de marquer un tournant dans la dissuasion de ce type de cyberattaques. 

Un espionnage dit « essentiel » qui pourrait coûter très cher

Dans les détails de l’annonce, Meta précise qu’il s’agit de 444 719 dollars de réparation et 167,25 millions de dommages et intérêts qui lui seront dus, si la peine est appliquée. NSO entend en effet faire appel pour défendre sa cause. Son porte-parole a déclaré : « Nous sommes convaincus que notre technologie joue un rôle essentiel pour empêcher crimes et terrorisme et est utilisée de façon responsable par les agences gouvernementales que nous autorisons ».

Une enquête du média américain Wall Street Journal avait révélé précédemment que les clients, d’origine européenne, utilisaient Pegasus pour surveiller un suspect en relation avec un groupe terroriste de l’Etat Islamique, accusé de préparer un attentat pendant les fêtes de fin d’année. En défense, NSO accuse Meta d’avoir ainsi fait ralentir l’avancée de cette enquête jugée de haute importance. En effet, en prévenant ses utilisateurs, Facebook (à l’époque) indiquait au principal suspect qu’il était espionné. 

Il est vrai également, que pour une société dont le chiffre d’affaires annuel s’élève à 230 millions de dollars pour l’année 2021, une amende de cette envergure serait un véritable coup dur.