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Limitation des investissements étrangers : le numérique devient un secteur protégé

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Bruno Le Maire a annoncé ce lundi 15 janvier le renforcement du décret dit Montebourg de 2014 réglementant les investissements étrangers dans les secteurs jugés stratégiques, en l’élargissant aux données numériques et à l’intelligence artificielle pour préserver l’industrie française du « pillage ».

« N’ayez aucun doute, la France est un pays ouvert et nous voulons construire une France attractive« , a assuré le ministre des Finances lors de ses vœux aux acteurs économiques à Bercy, précisant que les investissements étrangers sont « les bienvenus« , mais sous condition. « Ouverture ne veut pas dire pillage, le pillage de nos technologies, de nos savoir-faire, de nos compétences« , a-t-il ajouté, présentant une « nouvelle doctrine de l’investissement » qui exigera plus de clarté grâce au renforcement du décret élaboré par son prédécesseur Arnaud Montebourg, qui avait alors élargi à l’énergie un ancien texte de 2005 au milieu de l’opération de rachat par General Electric (GE) de la branche énergie d’Alstom. « Au niveau national, (cette doctrine) nous amènera à compléter le décret sur les investissements étrangers en France dans deux directions: en élargissant le décret à de nouveaux secteurs économiques comme le stockage des données numériques ou l’intelligence artificielle et en élargissant les modalités de sanction« , a-t-il affirmé.

Un règlement prévu au niveau européen

Un second volet de cette « doctrine » est européen: « elle nous a conduit à demander à la Commission européenne, avec nos partenaires italien, espagnol et allemand, de préparer un règlement sur les investissements étrangers en Europe« , a-t-il expliqué, soulignant le besoin de « protéger » et de « défendre les intérêts nationaux« . Le ministre, qui avait annoncé la semaine dernière son intention de renforcer le « décret Montebourg » lors d’une visite en Chine avec le président Emmanuel Macron, a exigé de la « réciprocité » de la part des partenaires
économiques de la France et le respect de « règles claires« . « Des investissements de long terme, respectueux de nos règles et qui se traduisent en retour par une ouverture des marchés extérieurs« , a-t-il insisté. Prenant l’exemple du géant asiatique, il estime que « la Chine ne veut plus imiter les nations occidentales, elle veut les dépasser« . « Elle ne veut plus suivre une voie, elle veut tracer la sienne qui porte un nom: les nouvelles routes de la soie« , a-t-il ajouté.
Rappelant les propos de M. Macron à Pékin, M. Le Maire a prévenu que ces nouvelles routes de la soie « devaient se construire en partage avec tous les Etats concernés et devaient respecter nos engagements environnementaux« . Dans ce contexte international, il a appelé la zone euro à devenir « un continent économique puissant, capable de l’emporter face à la Chine et aux Etats-Unis ». Pour y parvenir, il demandé à ses partenaires européens « d’ouvrir la voie à une intégration européenne plus forte et plus efficace« . Il a ainsi rappelé l’objectif de la France d’avancer dans la réforme de la zone euro cette année « au plus tard en 2019« , dans les domaines prioritaires de l’union bancaire, de l’union des marchés des capitaux et la convergence fiscale ».

 

Auteur : La Rédaction avec AFP