Dans une étude, le cabinet McKinsey prévient : « Le retard technologique de l’Europe et de la France constituerait un risque considérable s’il devait se poursuivre et s’amplifier. »
« L’Europe affiche un retard technologique croissant sur les Etats-Unis et, dans certains, secteurs, sur la Chine », indique ce rapport publié à l’occasion des Rencontres
économiques d’Aix-en-Provence, qui réunissent de vendredi à dimanche plus de
300 économistes, responsables gouvernementaux et chefs d’entreprise.
La technologie, un facteur de productivité horizontal
Il note que l’écart, dû au début à une adoption plus lente des technologies numériques, se creuse dans une dizaine de domaines essentiels pour la compétivité future de l’Europe. Et de citer le Cloud, l’intelligence artificielle ou encore l’automatisation. Ces technologies jouant un rôle transversal dans tous les secteurs d’activités, de l’industrie aux services, ce retard pourrait fragiliser à moyen terme ceux où l’Europe excelle : automobile, luxe, pharmacie…
L’Europe est ainsi distancée dans 8 des 10 domaines technologiques transverses décisifs pour la compétitivité : automatisation, connectivité, infrastructure informatique distribuée (Cloud, Edge), ordinateur du futur (ordinateur quantique), IA, logiciels, confiance numérique, biotechs. Lui reste les matériaux avancés et les technologies vertes où elle est en pointe.
Ce retard technologique n’a rien « d’inéluctable »
Néanmoins, ce retard technologique n’a rien « d’inéluctable ». Le combler représente « un enjeu de 2 000 à 4 000 Md$ en termes de valeur ajoutée annuelle additionnelle, d’ici à 2040 », chiffre-t-il.
Rattraper et accélérer l’innovation devraient être les priorités des pouvoirs public et des dirigeants des grandes sociétés, conseille le cabinet alors que l’Europe manque aujourd’hui de « superstars » de la technologie, malgré des succès récents, avec 98 entreprises ayant acquis le statut de « licornes » en 2021.
