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Les startups industrielles peinent à s’industrialiser, alors qu’elles seraient un formidable réservoir d’emplois….

Les 1 500 startups industrielles françaises ont un fort potentiel technologique et de création d’emplois qualifiés, à mieux soutenir. Le Conseil général de l’économie (CGE) et l’Inspection générale des finances (IGF) viennent de livrer leurs préconisations.

Les startups industrielles, environ 1 500 en France aujourd’hui, évoluent dans des secteurs stratégiques, tels que les biotechnologies, la santé, la robotique ou l’énergie. Moins connues que la French Tech digitale, elles montrent néanmoins une forte intensité technologique : 9 des 10 startups qui déposent le plus de brevets au sein du FT120 et de Next 40 sont industrielles (FT120 et Next 40 sont deux labels de soutien aux entreprises susceptibles de devenir les leaders technologiques de demain).

 

Les brevets déposés par les startups industrielles et numériques sont fort nombreux dans la greentech, la biotech ou encore la healthtech… Crédit : Conseil général de l’économie (CGE) et Inspection générale des finances (IGF)

 

Ces entreprises représentent un levier de développement équilibré des territoires. Elles peuvent devenir les ETI industrielles de demain, potentiel de création d’emplois à court et surtout moyen terme.
Plusieurs mesures pour réindustrialiser les régions et soutenir l’emploi sont ainsi proposées dans le rapport « Leviers de développement des startups industrielles » publié en septembre 2021 par une mission commune entre le Conseil général de l’économie (CGE) et l’Inspection générale des finances (IGF).

Le rapport montre que les 15 principales startups industrielles pourraient créer 3 000 emplois à l’horizon 2025 et jusqu’à 10 000 en 2030. Les emplois ainsi créés pourront notamment se traduire par l’embauche de salariés aux qualifications élevées et intermédiaires.

10 000 emplois en 2030

Si elles bénéficient de différentes aides dans leur phase initiale de R&D, le pas de l’industrialisation, qui mène à la croissance commerciale et à l’emploi, est souvent ardu.

Le rapport montre que le fonds SPI (Sociétés de Projets Industriels), créé en 2015 – qui répond au manque de financement sur l’étape de la première usine – aurait permis de créer environ 2 500 emplois industriels directs créés entre 2015 et 2019. La mission préconise de reconduire le fonds SPI pour un montant de 700 M€ avec une option à 1 Md€ si les performances le justifient, et de baisser le montant du ticket minimum à 5 M€, et de renforcer l’action de communication et de prospection, en réalisant une cartographie des startups.

La mission recommande d’encourager l’intégration des startups dans leur écosystème de filière. Pour les startups B2B, une mise en visibilité sur la plateforme Tech in fab est souhaitable. Côté recrutements, une diffusion des offres d’emploi via une plateforme dédiée, par exemple sur le site de la French Fab, faciliterait notamment la reprise des offres par les sites d’offres d’emploi. Une meilleure promotion du recours à des dispositifs tels que le prêt de main d’œuvre prévu à l’article L8241-3 du code du travail, avec possibilité pour les régions d’en prendre en charge une partie du coût, est aussi conseillé.

D’autres mesures de soutien en termes de financement, d’implantation de sites industriels, de levée d’obstacles administratifs et réglementaires, et d’accompagnement sont également mises en avant par la mission pour améliorer les perspectives d’activité et d’emploi.

 

Christine Calais