Après plusieurs années dynamiques, les Entreprises de Services du Numérique (ESN) et les sociétés d’Ingénierie et de Conseil en Technologies (ICT) françaises sont désormais prudentes, selon l’étude “Grand angle ESN et ICT” publiée par Numeum et KPMG publiée le 14 octobre.
Les entreprises du numérique modifient leurs modèles autour de trois priorités : spécialisation technologique, attractivité des talents et engagement RSE. Elles abordent 2026 avec prudence. Après plusieurs années de forte croissance tirée par le cloud et l’intelligence artificielle, le secteur marque un ralentissement et entre dans une phase de recomposition stratégique.
Pas de rebond spectaculaire à l’horizon
“Les principaux risques identifiés sont la conjoncture globale (85 %), la faiblesse de la demande client (67 %) et le manque de ressources ou de compétences (33 %). Ces risques imposent aux ESN et ICT de renforcer leur agilité organisationnelle et leur gestion proactive des talents”, soulignent les auteurs de l’étude.
Un repositionnement
Les ESN et ICT se restructurent autour de leurs domaines d’expertise. Près d’un tiers d’entre elles (29 %) misent sur des offres technologiques innovantes telles que le cloud, l’IA et solutions et services de cybersécurité pour soutenir leur croissance. Elles opèrent également une diversification sectorielle et géographique et mènent des acquisitions ou des partenariats.
L’agilité et les talents au cœur des stratégies
La demande reste volatile, étroitement dépendante aux aléas économiques. Pour préserver leur réactivité, les entreprises renforcent leur flexibilité opérationnelle, notamment via le recours aux freelances ou à des dispositifs d’externalisation. En parallèle, l’investissement dans la marque employeur et le recrutement de profils clés (55 %) s’imposent comme des leviers prioritaires.
“La gestion des talents en 2025 n’est plus un simple enjeu RH : elle est le moteur de la résilience, de l’innovation et de la croissance du secteur. C’est pourquoi les ESN et ICT doivent réinventer les modes de travail, investir dans la formation et l’IA, et faire de la diversité des talents un levier de performance collective” affirment les auteurs. Dans un contexte de pénurie de compétences, la capacité à conjuguer attractivité et fidélisation devient un avantage compétitif majeur.
La RSE et la confiance numérique comme axes de développement
Autre élément important, la responsabilité sociétale (RSE) devient un pilier stratégique du numérique. “79% des ESN et ICT font désormais de la réduction de l’empreinte environnementale leur priorité RSE/ESG… parallèlement, la confiance numérique s’affirme comme un pilier essentiel : les ESN et ICT placent à présent la cybersécurité, la protection des données et la maîtrise éthique des IA au cœur de leur stratégie RSE/ESG, répondant à la montée des préoccupations autour de l’IA éthique et de la gouvernance responsable“. L’IA éthique et la transparence deviennent ainsi des marqueurs de différenciation, autant que la performance technologique. L’ère des prestataires purement techniques semble se transformer vers l’accompagnement à la résilience et la durabilité.
