Le Royaume-Uni accuse l’État chinois de cyberattaques « malveillantes »

(AFP) – Le gouvernement britannique a accusé lundi l’État chinois de cyberattaques contre des parlementaires critiques de Pékin et contre la Commission électorale du Royaume-Uni, annonçant des sanctions et la prochaine convocation de l’ambassadeur chinois à Londres.

« Je peux confirmer que des acteurs liés à l’État chinois sont responsables de deux cyberactions malveillantes visant nos institutions démocratiques et nos parlementaires », a déclaré le vice-Premier ministre britannique Oliver Dowden dans un discours devant le Parlement.
La Commission électorale britannique, qui supervise les élections au Royaume-Uni, avait annoncé en août 2023, sans nommer la Chine, avoir été victime d’une cyberattaque de la part d' »acteurs hostiles » qui ont eu accès à son système pendant plus d’un an. L’attaque avait permis d’avoir accès à des serveurs contenant notamment des copies des registres électoraux avec les données de 40 millions d’électeurs, selon les médias britanniques. Mais selon M. Dowden, ces « tentatives d’ingérence dans la démocratie du Royaume-Uni n’ont pas abouti ».

Londres a dit refuser que les relations avec Pékin « dépendent des choix de la Chine« : « C’est pourquoi le ministère des Affaires étrangères convoquera l’ambassadeur chinois pour qu’il rende compte de la conduite de la Chine dans ces incidents« , a déclaré M. Dowden. Deux individus et une organisation affiliés à l’État chinois vont faire l’objet de sanctions pour le cyberespionnage de parlementaires critiques de Pékin.

Plus tôt dans la journée, le Premier ministre Rishi Sunak avait assuré que le Royaume-Uni ferait « le nécessaire » pour maintenir sa sécurité, et se protéger face au « défi historique » que pose une Chine « de plus en plus affirmée ».

Interrogé lundi sur des informations de presse faisant état des accusations britanniques, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a lui estimé qu’il faut se fonder sur « des preuves objectives », plutôt que de « diffamer d’autres pays sans base factuelle, sans parler de politiser les questions de cybersécurité« .