Accueil Cybercriminalité Affaire de cyber-espionnage autour du crash du vol MH17

Affaire de cyber-espionnage autour du crash du vol MH17

L’éditeur de sécurité Trend Micro l’affirme : des pirates informatiques ont attaqué les serveurs du Bureau néerlandais pour la sécurité afin d’obtenir le rapport sur le crash du vol MH17 qui s’est produit dans l’est de l’Ukraine.

 

Le bureau néerlandais a été « la cible d’une opération de cyber-espionnage avant et après la publication de leur rapport détaillé le 13 octobre », affirme l’éditeur. A l’origine de cette cyber-attaque, le groupe nommé « Operation Pawn Storm », qui a conduit « des opérations coordonnées » pour accéder un groupe à la recherche d’informations politiques et économiques, affirme le blog du spécialiste de la sécurité Trend Micro.

L’attaque a été confirmée par l’OVV : « Nous l’avons détectée et nous n’avons aucune preuve qu’elle a réussi », a déclaré à l’AFP une porte-parole du bureau pour la sécurité, Sara Vernooij. « Je ne peux pas préciser par qui ou comment » l’attaque a été exécutée, a-t-elle ajouté.

Opération Pawn Storm = espions russes ?

Selon l’éditeur, Opération Pawn Storm est probablement composée d’ « espions russes » et vise depuis « au moins 2007 » des institutions gouvernementales et des personnalités publiques. Ont ainsi été pris pour cibles la Maison Blanche, des opposants russes, des activistes ukrainiens et de nombreux gouvernements européens.

L’enquête sur le piratage d’envergure subi en avril par la chaîne de télévision francophone TV5 Monde s’est également orientée vers ce « groupe de hackers russes ». Le groupe, qui a également visé un groupe médiatique russe lié au Kremlin, « pourrait agir pour le compte de parties impliquées dans le dossier ukrainien ou être simplement un groupe indépendant », selon Trend Micro.

Deux serveurs imitant ceux de l’OVV ont été mis en place les 28 septembre et 14 octobre pour des attaques d’hameçonnage – une technique qui vise à récolter les données personnelles, dont des mots de passe, des utilisateurs. Un « partenaire important » de l’OVV a également été visé, a ajouté le blog, sans donner plus de précisions.

L’enquête internationale sur les causes du crash, coordonnée par l’OVV, a affirmé qu’un missile de type BUK de fabrication russe avait été utilisé le 17 juillet 2014 pour abattre le Boeing 777 de Malaysia Airlines. L’enquête n’a pas identifié de coupable – ce n’était pas sa tâche – mais le directeur de l’OVV a suggéré que le missile avait été tiré depuis une zone contrôlée par les séparatistes prorusses. Cette suggestion soutient la théorie avancée notamment par l’Ukraine et les Etats-Unis, à savoir que l’avion a été abattu par les rebelles soutenus par Moscou, mais que le Kremlin rejette fermement, accusant les forces ukrainiennes.

 

Auteur : Juliette Paoli avec AFP