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Le point sur… la Journée des droits des femmes : salaires, promotion… où en est le secteur de la tech ?

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À la veille de la Journée internationale des droits des femmes, qui a lieu chaque année le 8 mars, la question des inégalités salariales entre les femmes et les hommes reste plus que jamais d’actualité. Si cette journée est l’occasion de rappeler les progrès réalisés, elle est aussi un moment clé pour souligner les actions encore nécessaires, notamment dans la tech. Quelques chiffres choisis.

Jusqu’à présent, la transparence salariale était souvent laissée à l’appréciation des employeurs. Désormais, elle devient une exigence légale, avec la directive européenne du 10 mai 2023 sur la transparence des rémunérations. Avec une entrée en vigueur prévue en France au plus tard le 7 juin 2026, elle marquera un tournant majeur dans la lutte pour l’égalité professionnelle, exigeant des employeurs une refonte profonde de leurs politiques salariales. Les entreprises devront non seulement publier des informations précises sur les écarts de rémunération, mais aussi justifier toute différence salariale significative entre hommes et femmes. Si un écart injustifié supérieur à 5 % est constaté, elles seront contraintes d’engager un audit salarial et d’apporter des mesures correctives dans un délai restreint. À défaut, elles s’exposeront à des sanctions pouvant affecter leur chiffre d’affaires.

La tech n’échappe pas aux écarts de salaire

Dans le secteur de la tech, quelles différences de rémunération ? Les chiffres ne sont pas toujours faciles à trouver. WTW, un spécialiste mondial du conseil et du courtage en assurance, en propose. Selon ses données 2024, tous secteurs confondus, les femmes représentent 39 % de la population salariée (hors dirigeants), avec un écart moyen de rémunération en faveur des hommes de +1,7 %. Cet écart était de +2,0 % en 2023, marquant une très légère réduction. Toutefois, cette tendance varie selon les secteurs. Ainsi, c’est dans les technologies et médias que la différence est la plus faible avec +1,3% d’écart en faveur des hommes. On notera que la baisse est sensible par rapport à 2023 qui affichait +3,4 %

 Secteur  % de femmes dans la population totale (hors dirigeants) – 2024  Différences de rémunération hommes / femmes 2024* Différences de rémunération hommes / femmes 2023*
Marché général / tous secteurs confondus  39%  +1,7%  +2,0%
Services financiers  57%  +1,5%  +2,2%
Technologies et médias  32%  +1,3%  +3,4%
Pharma et sciences de la vie  54%  +1,6%  +2,6%
Distribution, luxe et biens de consommation  48%  +1,7%  +2,0%

* en faveur des hommes

Ces chiffres concernent uniquement les salaires de base, excluant les bonus et autres avantages, et sont calculés à niveau de poste équivalent.

3 femmes sur 10 estiment que les hommes sont promus plus vite

Historiquement, on le sait, le secteur des technologies de l’information est plutôt masculin et de nombreuses entreprises du secteur sont décrites comme offrant peu de perspectives d’évolution de carrière aux femmes. Le manque de mentorat, des stratégies inadaptées en matière d’équilibre vie professionnelle/vie personnelle, voire une culture d’exclusion, ont contribué à cette situation. Une situation qui reste à améliorer. Ainsi, les résultats d’une toute récente enquête du spécialiste en cybersécurité Acronis (« The New FOMO: Females Fear Missing Opportunities in IT ») montrent que 31 % des femmes sont fermement convaincues que les hommes sont promus plus rapidement. 71 % d’entre elles déclarent pourtant travailler davantage pour augmenter leurs chances d’évolution de carrière.
Il faut noter aussi que 63 % des femmes travaillant dans le secteur des technologies de l’information et de la communication estiment qu’elles sont sous-représentées dans les postes de direction de la cybersécurité, et 84 % des femmes employées dans le secteur des TIC pensent que les entreprises technologiques tireraient profit d’une plus grande représentation féminine aux postes de direction.

71 % des femmes du secteur des technologies de l’information déclarent travailler plus longtemps pour faire avancer leur carrière

En ce qui concerne les opportunités de développement de carrière pour les femmes dans le secteur des technologies et de l’informatique, seuls 34 % des répondants sont d’accord pour dire que les programmes de formation et de développement sont adéquats pour les femmes. Ces dernières estiment que les activités les plus importantes auxquelles elles devraient participer sont les cours de formation, les ateliers et les master class (63 %), suivis des événements de mise en réseau (58 %) et de l’adhésion à des organisations professionnelles (44 %). Les opportunités de mentorat (51 %), l’embauche active de candidats plus diversifiés (49 %) et l’équité salariale (49 %) figuraient parmi les principales initiatives que les sondés ont déclaré prioritaires pour équilibrer l’égalité au travail.

Des inégalités femmes-hommes dans l’accès à l’entrepreneuriat, y compris tech

« L’innovation et le numérique offrent des opportunités formidables aux entrepreneures, mais trop peu de femmes osent encore franchir le pas. Avec cette deuxième édition du concours “101 femmes entrepreneures”, nous voulons leur donner les moyens, la confiance et le réseau nécessaires pour concrétiser leurs ambitions et façonner l’économie de demain », a souligné Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, à l’occasion du lancement en ce début mars de la deuxième édition du concours « 101 femmes entrepreneuses », organisé par Bpifrance dans le cadre du plan interministériel « Toutes et tous égaux » 2023-2027.

Actuellement, 39 % des entreprises sont fondées par des femmes, mais elles ne représentent que 12 % des dirigeants de PME-ETI, selon une étude Bpifrance Le Lab. Elles rencontrent souvent des difficultés liées au financement de leurs projets et à la construction d’un réseau, tout en faisant face à des stéréotypes persistants.

Le concours vise à mettre en lumière cent une femmes entrepreneures sur l’ensemble du territoire français (une par département). L’enjeu est d’inciter les femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat, ainsi que de mettre en lumière l’ensemble des dispositifs de soutien qui maillent le territoire français. Le processus de candidature prendra fin le 4 avril prochain.