Accueil Business Le numérique dans l’éducation, secteur prioritaire du quatrième Programme d’Investissements d’Avenir

Le numérique dans l’éducation, secteur prioritaire du quatrième Programme d’Investissements d’Avenir

Le quatrième PIA va consacrer 12,5 milliards d’euros à la construction de stratégies d’accélération ciblées sur des secteurs et des technologies prioritaires. Quatre d’entre elles ont déjà été initiées : développement de l’hydrogène décarbonaté, cybersécurité, quantique, et enseignement et numérique

« Avec 20 milliards d’euros, ce programme entièrement dédié à l’enseignement supérieur, à la recherche et à l’innovation, doit permettre d’armer notre pays pour garantir le maintien de son indépendance, sa compétitivité et donc l’emploi, et surtout de poursuivre la transition écologique dans laquelle il est engagé… Les projets qui seront soutenues par le PIA4 ont vocation à dessiner la France des années 2030. C’est le seul moyen de donner de la visibilité sur le long terme à ceux qui innovent et cherchent des solutions aux défis de la prochaine décennie », estime Jean Castex. Le Premier ministre présentait ce 8 janvier le quatrième volet du Programme d’Investissement d’Avenir lors d’une visite chez l’entreprise Exotrail, soutenue par le PIA à hauteur de 1,5 million d’euros.

Le PIA 4 est doté de 20 milliards d’euros sur 5 ans dont 11 milliards engagés sur les deux prochaines années dans le cadre des 100 milliards d’euros alloués au plan de relance. Chercheurs et entrepreneurs seront les principaux bénéficiaires de ce PIA qui intervient en soutien de l’intégralité du cycle de vie d’une innovation, de l’émergence d’une idée dans un laboratoire de recherche ou une université jusqu’à sa diffusion sous la forme d’un produit ou d’un service, en passant par sa valorisation technologique.

Ce budget de 20 milliards d’euros, dont au moins un tiers sera consacré à la transition écologique et énergétique, se décompose en deux types d’investissements : 12,5 milliards pour construire des stratégies d’accélération ciblées sur des secteurs et des technologies prioritaires à fort potentiel de croissance et répondant à des enjeux sociaux majeurs comme les technologies numériques, les énergies décarbonées, les transports et mobilités durables, et l’enseignement numérique ; 7,5 milliards pour irriguer les écosystèmes d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation.

« Enseignement et numérique », une des quatre premières stratégies d’accélération prioritaires

Quatre stratégies nationales d’accélération ont déjà été identifiées par le gouvernement : le développement de l’hydrogène décarbonaté, la cybersécurité, le quantique et l’enseignement et le numérique. Selon Matignon, les enjeux pédagogiques durant le confinement ont en effet mis en évidence la nécessité de disposer d’une stratégie « enseignement et numérique » de la maternelle à l’université. Cette stratégie doit permettre de dynamiser et structurer le secteur du numérique éducatif en développant des marchés viables, en particulier avec le secteur public et en soutien des acteurs nationaux de grande taille. Il s’agit de l’accompagner, afin que la France prenne le leadership sur le marché francophone et en maîtrise les dimensions de souveraineté.

Onze autres stratégies d’accélération potentielles ont été ouvertes à la consultation jusqu’au 18 janvier, parmi lesquelles la 5G et les futures technologies des réseaux de télécommunications. L’objectif est de développer des solutions françaises maîtrisées de bout en bout en soutenant l’offre, la R&D et la formation tout en développant les usages dans les territoires et l’industrie.

Largement associées à l’élaboration de ces stratégies d’accélération, les régions sont notamment mises à contribution dans la mise ne oeuvre de « démonstrateurs territoriaux » permettant de tester en condition réelle l’efficacité des innovations développées. Ainsi, à la rentrée 2020, le gouvernement a lancé une phase d’expérimentation du dispositif Territoires Numériques Educatifs. Bénéficiaire du PIA à hauteur de 27,3 millions d’euros, ce projet permet de tester le déploiement d’équipements numériques, de contenus pédagogiques et de dispositifs de formation des professeurs et des familles dans l’Aisne et le Val d’Oise. Ces deux départements ont été choisis en raison de leurs caractéristiques sociales et scolaires, mais aussi en raison des dynamiques déjà engagées en faveur du numérique, tant de la part des collectivités que de celle de l’État.L’ambition du dispositif est d’assurer la continuité pédagogique et de réduire la facture numérique.

Quant aux 7,5 milliards d’euros destinés à irriguer la recherche et l’innovation, ils permettront de soutenir chercheurs et entreprises innovantes (start up et PME). Le PIA4 accompagnera ces dernières, individuellement ou dans le cadre de programmes collectifs, en partenariat avec les régions, notamment via les aides à l’innovation mises en oeuvre par Bpifrance (1,25 milliard d’euros) et via des concours d’innovation (0,5 milliard d’euros).

 

Les 8 mesures clefs des Territoires Numériques Educatifs

– Former tous les professeurs à l’hybridation de l’enseignement et des apprentissages

– Former les parents volontaires aux enjeux du numérique éducatif

– Mettre à disposition des professeurs un bouquet de services et de ressources en ligne via une plateforme

– Assurer un socle minimal d’équipement numérique pour les écoles élémentaires (2 700 classes)

– Equiper chaque classe de premier et second degrés d’un kit d’enseignement hybride (15 000 classes)

– Permettre l’équipement des élèves des classes élémentaires en état de fracture numérique sous forme de prêt (15 000 élèves)

– Equiper les 1 000 nouveaux professeurs du premier et du second degré

– Evaluer le dispositif, en en mesurant la pertinence et l’efficience

 

Quelques transformations permises par les PIA

– 48 startups parmi le French Tech 120 ont été soutenues par le PIA dont 18 membres du Next40 parmi lesquels figure notamment OpenClassrooms.

– 17 fonds ou fonds d’investissement ont été créés pour un total d’environ 5,3 milliards d’euros, couvrant tous les segments du capital investissement, du préamorçage au capital croissance en passant par l’amorçage et le capital risque.

– 13 sociétés de transfert de technologies (SATT) ont permis 9 600 déclarations d’inventions, 2 690 dépôts de brevets, 1 071 licences, 1 740 entreprises licenciées (dont 450 start up), et 64 millions d’euros de revenus des transferts.

 

Patricia Dreidemy