Accueil ESN Le nouveau PDG d’Atos, Philippe Salle, prend ses fonctions

Le nouveau PDG d’Atos, Philippe Salle, prend ses fonctions

(Solutions Numériques avec AFP) – Nommé en octobre, le nouveau PDG du groupe informatique Atos, Philippe Salle, entre effectivement en fonctions lundi, après le début de son mandat samedi.

Le nouveau PDG, qui ne s’est pas encore exprimé sur sa vision stratégique, devra tenter de redresser un groupe en difficulté, après une restructuration financière qui s’est achevée en décembre et qui laisse un goût amer aux petits actionnaires comme aux salariés, qui craignent une liquidation déguisée d’Atos.

Un multi-PDG pour sauver Atos ?

A l’issue d’une assemblée générale des actionnaires vendredi, Atos a indiqué que l’arrivée de M. Salle en tant que PDG avait été largement validée par un vote. Il occupait déjà les fonctions de président du conseil d’administration depuis sa nomination mi-octobre.

Une étape qui acte le départ de Jean-Pierre Mustier, ancien président devenu directeur général de l’entreprise après la démission de Paul Saleh à l’été 2024.

Philippe Salle a débuté sa carrière chez Total en 1988. Après des passages par Accenture et McKinsey, il rejoint en 1999 Vedior/Randstad dont il dirigera la branche française, puis Europe du Sud jusqu’en 2007, date à laquelle il rejoint Geoservices. Tour à tour PDG du groupe Altran, d’Elior et de Foncia, il expliquait en octobre dernier à propos d’Atos avoir « conscience des défis qui nous attendent, mais également des forces du Groupe, de la qualité de ses services à l’engagement continu de ses collaborateurs, qui nous permettront, ensemble, d’ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire du Groupe ».

Il a par ailleurs apporté un investissement à hauteur d'”au moins neuf millions d’euros” à l’entreprise.

Un avenir incertain malgré la restructuration

En décembre, Atos a achevé une période de restructuration financière qui lui a permis d’alléger sa dette colossale de 2,1 milliards d’euros. Celle-ci s’élevait à l’origine à près de 5 milliards d’euros, marque d’une déconfiture financière pour le groupe aux 90.000 employés dans le monde. Après un feuilleton de plusieurs mois au premier semestre 2024 sur une possible reprise du groupe, l’actionnaire principal Onepoint a finalement engagé sa sortie du capital, et un accord de reprise a été conclu avec les créanciers.

A l’issue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, dont il a été le pilier technologique, Atos a perdu l’énorme contrat des futurs Jeux. Le Comité international olympique lui a préféré l’Américain Deloitte. D’autres clients ou prospects ont tourné le dos à l’ESN, l’Etat lui préférant ainsi le duo HPE/Orange pour son supercalculateur dédié à l’IA militaire.

En parallèle de ses difficultés financières, Atos a connu ces dernières années de nombreux changements de gouvernance. En trois ans, pas moins de cinq hommes se sont succédé au poste de directeur général, et plusieurs d’entre eux ont attiré des critiques en interne pour leur profil financier ou leur manque de « vision stratégique ». « On espère qu’il va rester mais nous n’avons aucune garantie », explique à l’AFP Fabrice Lorioux, délégué syndical Unsa, au sujet de l’arrivée de M. Salle.

Une prise de parole du nouveau PDG sur son plan stratégique n’est pas attendue avant les résultats annuels d’Atos, dont la publication est prévue le 5 mars.