Le chiffrement quantique hexagonal débarque à Lille chez OVH

Le premier ordinateur quantique commercial a été inauguré lundi dans les locaux d’OVHcloud à Croix près de Lille. 

Développé par la société Quandela, basée en région parisienne, cet ordinateur, baptisé MosaiQ, se présente sous la forme d’une tour de 1,85 m de haut embarquant différents modules reliés par des câbles, dans un caisson métallique bleu. Le montant de cette acquisition dépasse le million d’euros, selon une source proche du dossier. « C’est une révolution (…) de pouvoir donner accès à grande échelle à un ordinateur quantique » car celui-ci sera accessible « au monde l’industrie, mais aussi celui de la recherche, de l’Éducation, aux étudiants », s’est réjouie la secrétaire d’Etat au numérique Sylvie Retailleau.    En France, le CNRS possède déjà ce type d’ordinateur, qui dépasse la puissance des ordinateurs classiques dotés de processeurs en silicium. Ces ordinateurs utilisent des bits quantiques appelés qubits: ce sont les briques de base de l’informatique quantique qui ont une infinité d’états possibles pouvant se superposer (0 et 1 à la fois) et s’enchevêtrer, alors que les bits des ordinateurs classiques n’ont que deux états possibles (0 ou 1). 

Un projet de cryptage interne mais une ouverture à des projets ad hoc

On estime que les premiers ordinateurs quantiques grand public ne seront disponibles que dans une décennie et que la technologie ne devrait pas être pleinement développée avant 2050 environ. Cryptographie, simulation, développement de nouvelles molécules, optimisation des réseaux d’énergie, de transport, et IA (intelligence artificielle) sont quelques-uns des champs d’intervention de la technologie quantique qui promet de démultiplier les puissances de calcul informatique pour « réduire les temps de calcul à l’échelle humaine », a expliqué Fanny Bouton, directrice de projet quantique chez OVHcloud.    Outre un projet interne d’OVHcloud de cryptage de données, pour protéger les sites et les serveurs de son centre, cette technologie sera également mise à disposition de la société civile. Informaticiens, universitaires et chercheurs pourront télécharger une série de logiciels et réserver des créneaux pour accéder à la machine sur le « cloud » et développer de nouvelles applications.

La rédaction avec AFP