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Le 100 % télétravail renforce le sentiment d’insécurité de l’emploi

Le télétravail accroît le sentiment d’insécurité professionnelle, tandis que les progrès technologiques comme l’IA ne paraissent pas encore bien appréhendés par la majorité des salariés.

Face à l’incertitude économique, les salariés travaillant uniquement à distance sont ceux qui se sentent le plus en insécurité dans leur emploi : plus de la moitié d’entre eux font part de ce sentiment (55 %), contre 38 % des travailleurs en présentiel et 34 % de ceux travaillant en mode hybride. De façon globale, 38 % travailleurs français, tout comme 37 % des employés dans le monde, ne se sentent pas en sécurité dans leur emploi, révèle le rapport de l’ADP® Research Institute, « People at Work 2023 : l’étude Workforce View », qui fait suite à une enquête menée auprès de plus de 32 000 actifs dans 17 pays, dont près de 2 000 en France. En France, ce sentiment d’insécurité de l’emploi est le plus marqué chez les hommes (44 %) et chez les jeunes de 18 à 24 ans (43 %).

Même si 62 % des travailleurs sont d’accord qu’aucun secteur n’échappera aux effets de l’incertitude économique, le secteur des technologies de l’information est considérée comme la plus « à l’épreuve du temps » (44 %).

Le manque de visibilité accroît le sentiment d’insécurité

Les travailleurs exerçant au sein d’une grande entreprise de plus de 1 000 salariés ne sont que 27 % à se sentir en insécurité dans leur emploi, alors qu’ils sont 43 % pour les employés de PME. Carlos Fontelas de Carvalho, président d’ADP France, Suisse et Suède, qui fournit des solutions paie et RH, analyse : « Un environnement de travail positif doit être ressenti, y compris par les salariés travaillant à distance. L’étude tend à montrer que ces derniers peuvent craindre de ne pas être assez « visibles » pour se révéler indispensables à leur entreprise. Il est donc primordial de valoriser le rôle central des managers de proximité dans le maintien du lien, aussi bien sur site qu’à distance, et d’accélérer leur formation pour cela, afin que chaque collaborateur puisse faire entendre sa voix. »

Or, la sécurité de l’emploi est très importante pour les travailleurs français : elle arrive en deuxième position des critères les plus importants dans un travail pour 40 % d’entre eux, certes loin derrière le salaire (66 %) mais avant le plaisir au travail (37 %), la flexibilité des horaires (31 %) et l’évolution de carrière (30 %). La sécurité de l’emploi prend de plus en plus d’importance au fur et à mesure que les travailleurs prennent de l’âge.

Rassurer ses collaborateurs même à distance

Les salariés français sont 61 % à se dire satisfaits de la sécurité de l’emploi chez leur employeur actuel, contre 65 % des travailleurs dans le monde. L’étude indique également que travailler uniquement à distance amène à être moins satisfait de son employeur en matière de sécurité de l’emploi (46 %) par rapport au travail en présentiel (61 %) ou en mode hybride (65 %). Les télétravailleurs sont d’ailleurs plus de la moitié à envisager de faire plus d’heures supplémentaires (51 %) pour « sécuriser » leur emploi, contre 33 % pour les travailleurs en mode hybride et 27 % pour ceux travaillant sur site.

Ainsi, alors que le monde s’adapte au fur et à mesure au travail hybride et que de nombreux collaborateurs souhaitent travailler à distance, l’un des défis des employeurs est de conserver la satisfaction de leurs salariés vis-à-vis de la sécurité de l’emploi. « Les temps actuels suscitent des inquiétudes chez les travailleurs, avec de nombreuses incertitudes sur les plans économiques, géopolitiques ou même technologiques, commente Carlos Fontelas de Carvalho. En parallèle, de nombreuses entreprises rencontrent toujours d’importantes difficultés à attirer et fidéliser les talents. Compte tenu de ce contexte, les employeurs doivent redoubler leurs efforts pour montrer à leurs équipes qu’elles sont appréciées à leur juste valeur, que leurs contributions sont reconnues et que des opportunités de formation associées à des perspectives d’évolution vont favoriser leur avenir professionnel. »

Les impacts de l’IA ne semblent pas encore bien évalués

Au niveau mondial, seul près d’un travailleur sur quatre (23 %) estime que, d’ici cinq ans, le recours à l’IA sera la norme dans son secteur d’activité et aura pour effet de réduire les tâches manuelles. Mais seuls 14 % des Français et des Européens le pensent. Ce chiffre est plus important chez les hommes (16 %) chez les jeunes de 18 à 24 ans (19 %), chez les professionnels de l’informatique, des télécommunications et de l’industrie (18 %). Pour Carlos Fontelas de Carvalho, « depuis longtemps, les avancées technologiques telles que l’automatisation, l’IA et le machine learning sont vues comme des opportunités pour ADP, afin de toujours mieux servir nos clients et faciliter la vie de nos collaborateurs. Si certains secteurs vont devoir s’adapter et certains métiers sont amenés à se transformer, une communication ouverte et transparente dès maintenant avec les collaborateurs peut aider à dissiper les idées reçues et rassurer les équipes quant à la sécurité de leur emploi