Accueil Business L’avenir du travail selon les étudiants ? Une série d’interactions digitalisées immersives

L’avenir du travail selon les étudiants ? Une série d’interactions digitalisées immersives

Les répondants, étudiants en master, d’une étude « Le travail en 2030 : dans la peau d’un DRH » considèrent la digitalisation – développement de l’IA, robotisation, métavers – comme la principale évolution liée au futur du travail.

Dans le cadre de l’étude, un hackathon pédagogique inter-écoles* mobilisant 1 400 étudiants de master ainsi qu’une enquête sur le Web auprès de 400 d’entre eux ont été organisés. Ils ont débouché sur des propositions de nouvelles formes de travail autour de trois axes prospectifs : l’ultraflexibilité du travail, des interactions digitalisées immersives et la montée en compétences continue.

Akim Berkani. Crédit : Pole Léonard de Vinci‌

« Le sous-titre de l’étude évoque l’expérience vécue par les étudiants lors du hackathon, explique Akim Berkani, consultant-chercheur chez le groupe Obea, auteur de l’étude réalisée avec l’école de management Léonard de Vinci dans le cadre de la chaire Next**. Nous avons cherché à les mettre justement « dans la peau d’un DRH » au cours des cinq jours d’ateliers et de réflexion ». Pour confronter leur travail avec la réalité du terrain et les inspirer dans leurs approches, plusieurs experts RH et emploi sont intervenus auprès des étudiants organisés en 240 équipes-projet.

 

Le télétravail et la flexibilité 

Sur l’axe d’ultra flexibilité, 43 % des étudiants interrogés lors de l’enquête abordent spontanément le télétravail et la flexibilité en premier lieu lorsque ils pensent au futur du travail. Un étudiant sur deux veut par ailleurs être son propre patron. Sur l’axe des interactions digitalisées immersives, trois propositions sur quatre des livrables du hackathon portent sur l’usage et/ou la mise en place de technologies numériques : métavers, intelligence artificielle, outils collaboratifs.  Dans les propositions du hackathon, ces derniers sont par ailleurs les grands gagnants. « Quand les étudiants ont pensé les entreprises fictives du futur, ils ont systématiquement évoqué les outils collaboratifs pour fluidifier le travail et rendre le fonctionnement en mode hybride plus performant », souligne Akim Berkani.

Automatiser les tâches répétitives

Les propositions des étudiants sur la digitalisation portent sur les métalocaux, les salles de réunions immersives, les locaux 100 % virtuels, les réunions holographiques et des tableaux de bord pour des locaux autosuffisants. « Cette dernière proposition vise la transparence de l’impact environnemental des locaux avec la mise en place de tableaux de bord interactifs sur leur consommation d’énergie », précise le consultant. Dans les projections identifiées par le hackathon, les technologies d’intelligence artificielle sont perçues comme des outils utiles à la délégation et non à la destruction de postes. Une proposition sur trois porte sur la mise en place de ces technologies pour automatiser les tâches répétitives dans le recrutement, la planification ou encore la comptabilité. L’IA doit permettre de déplacer le curseur du transactionnel (process) vers le relationnel (relations à valeur ajoutée).

Le métaverse, notamment, pour apporter ce qui manque aux outils collaboratifs

Cependant, même si les technologies promettent de nombreux gains en termes d’interactions, les étudiants portent une attention particulière aux relations humaines et à la culture d’entreprise. Une des craintes qu’ils expriment dans leur projection du futur du travail est l’isolement/individualisation. « Les outils collaboratifs créent de plus en plus de difficultés à réellement mobiliser le collectif dans l’entreprise malgré des points positifs clés, analyse Akim Berkani. Quand les étudiants se projettent et entrevoient une nouvelle philosophie des interactions, c’est qu’ils perçoivent aussi des possibilités d’interagir via des outils distanciels permettant d’effacer cette crainte. Dans la promesse et dans l’imaginaire étudiant que nous avons captés, on se rend compte qu’ils voient a priori les nouveaux modes d’interaction, et notamment le métaverse, leur apporter ce qui, aujourd’hui, manque aux outils collaboratifs ».

 

* EMLV (École de Management  Léonard de Vinci) , ESILV (École supérieure d’ingénieurs Léonard de Vinci) et IIM (Institut de l’Internet et du Multimédia) du Pole Léonard de Vinci

** Nouvelle expériences du travail

 

Patricia Dreidemy